Calme était la mer
de Paul Vecchiali

critiqué par Spiderman, le 11 mars 2010
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Histoire d'un viol
Avec une plume affûtée comme une caméra miniature, le cinéaste se fait romancier pour décortiquer un siècle de secrets de familles tournant autour d'un viol. Un viol ? Oui mais lequel ? Le sous-titre titille pertinemment l'esprit du lecteur lors de chaque relation sexuelle non consentie ...
Les protagonistes sont des êtres de chair et de sang, des humains avec leurs personnalités et leurs contradictions, leur complexité. Une pulsion homosexuelle peut être refoulée ou vécue en parallèle avec une vie de couple, exploser une et une seule fois ou être assumée face à l'entourage. Sur une centaine d'années et trois générations des deux principales familles suivies, ces aventures sont le fait de tel ou tel, en plan-séquence ou avec des zooms brillants de précision.
Car Vecchiali ne s'embarrasse pas de précautions pour décrire un acte sexuel : ce roman serait, dans sa version filmée, interdit aux moins de dix-huit ans, ce qui en augmente l'attrait pour un lecteur adulte qui n'a pas acheté ce livre pour le lire d'une seule main.
Le sujet principal est tabou : l'éveil à la sexualité. La pédophilie est un crime et on va trouver ici une situation où le criminel n'est pas forcément où on l'attend, et certainement pas au moment où on croit le voir agir.
Plein de nos contradictions, de nos désirs cachés ou étalés, Paul Vecchiali montre que même si Calme était la mer, nous sommes plus complexes et nos objectifs plus difficiles à atteindre que la ligne d'un horizon paisible sur la baie de Sainte Maxime.