Le cahier rouge du maquis, journal de résistance suivi de L'homme boussole, témoignages
de Jean-Michel Sivirine, Gleb Sivirine, Claude Sivirine, Lieutenant Vallier

critiqué par Falgo, le 5 mars 2010
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Témoignage passionnant sur la Résistance 39-45
Ce livre comporte deux parties. La première (Le cahier rouge du maquis) est le récit au jour le jour de la vie d'un maquis du Haut Var. La seconde (L'homme boussole) est la réunion de témoignages qui sont comme des commentaires du récit.
L'auteur, Gleb Sivirine (Lieutenant Vallier), a conduit un groupe de 30 à 100 personnes de février à septembre 1945 et en a écrit l'histoire d'une manière simple et factuelle, dans un style très facile à lire.
Le cahier présente un double intérêt. On y trouve en premier lieu les mille difficultés liées à la survie d'un groupe clandestin sous l'occupation allemande (ravitaillement, déplacements incessants, vie du groupe, discipline, préparation au combat, accrochages avec l'occupant ou la milice, relations avec les populations locales, etc). Il restitue également le chaos dans lequel la vie se déroulait à l'époque entre l'occupant, les collaborateurs, la résistance, la population civile. Ce témoignage permet au lecteur de s'immerger dans la vie quotidienne des protagonistes de cette histoire.
Les autres témoignages (enfants de G.S., résistants, historien) éclairent la personnalité du chef, corrigent des détails historiques, apportent des compléments et des précisions.
L'ensemble est passionnant pour qui s'intéresse à cette période troublée.

Reste une question qui me turlupine. Au cours de cette histoire, le maquis Vallier "hérite" de la garde de prisonniers faits par d'autres résistants: 2 hommes "pétainistes jugés peu dangereux" et 2 femmes "suspectées de travailler pour la Gestapo de Draguignan". Les 2 hommes seront libérés rapidement. Les 2 femmes, après une tentative d'évasion, seront jugées et exécutées par les maquisards sur l'ordre de leur chef. Loin de moi l'idée de commenter ce fait. Par contre je m'étonne que l'éditeur n'ait pas inclus de réflexion sur cet évènement. On sait que de tels faits ont été souvent commis en France dans cette époque troublée. L'absence de commentaires dans ce livre, en cette occasion, ressemble un peu à une fuite. D'autant plus que les témoignages inclus dans "L'homme boussole" (le titre en fait foi) sont très largement louangeurs pour le comportement de Gleb Sivirine. Une occasion manquée pour réfléchir.