Le sourire de l'ange
de Joyce Carol Oates, Rosamond Smith

critiqué par BMR & MAM, le 22 février 2010
(Paris - 64 ans)


La note:  étoiles
Un sourire diabolique
Joyce Carol Oates est une auteure réputée qu'on ne présente plus.
De temps à autre elle doit ressentir le besoin d'un moment de détente et, comme on se prend une grille de mots croisés, elle endosse le pseudo de Rosamond Smith et se met à écrire des thrillers.
Et cela ressemble beaucoup (beaucoup trop en fait) à du Patricia Highsmith.
Dans la société chic de la banlieue de Boston (madame est directrice adjointe d'une fondation de mécénat), une jeune veuve (Dorothea, trop jeune pour être veuve) entretien une relation avec un homme marié.
Un ange tombé du ciel ou presque (retour du neveu prodigue d'une amie) vient perturber la vie tranquille de la petite ville de province.
Il faut dire que, Colin Ash, le jeune homme a pris la désagréable habitude de tuer (il a beaucoup souffert dans sa jeunesse bien sûr). Et ne voilà-t-il pas qu'il tombe amoureux de la jeune veuve ?
Tellement amoureux qu'il est prêt à lui rendre de menus services comme de trucider d'éventuels rivaux en amours comme en affaires. Serviable mais encombrant.
D'autant qu'il note tout cela dans un cahier bleu.

[...] Colin Ash était fou, mais qu'est-ce que cela signifiait "fou" ? Que le jeune homme avait assassiné deux personnes innocentes sans même pouvoir expliquer pourquoi. Qu'il n'éprouvait pas le moindre remords et qu'il semblait plutôt fier de ses actes. Qu'il croyait dur comme fer que la vie et le destin de Dorothea Deverell étaient inexorablement liés aux siens. Tout cela ne constituait qu'un tissu de faits à la surface de son être, tout comme le blond de ses cheveux, son visage osseux et sa haute taille. Ces évidences le décrivaient mais ne suffisaient pas à le définir.

Tout cela est bien gentil, fort bien écrit (c'est quand même Joyce Carol Oates) et se lit même sans déplaisir mais n'a jamais réussit à nous attraper.