Signé Dumas
de Cyril Gely, Éric Rouquette

critiqué par Killeur.extreme, le 18 février 2010
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
L'autre Dumas
1848 Alexandre Dumas et son collaborateur Auguste Maquet sont en plein travail lorsqu'un gendarme leur annonce que le roi Louis Philippe a abdiqué, Dumas y voit le moyen de se mettre au service de la Duchesse d'Orléans régente du Royaume. Dumas dicte une proclamation à Maquet pour encourager le peuple à soutenir cette régente, mais l'homme effacé, discret, l'homme de l'ombre se rebiffe car il voit dans cette proclamation royaliste un danger pour l'avenir de Dumas et donc pour le sien, l'avènement d'une république est prophétisé par Maquet mais Dumas n'y crois pas et cette opposition déclenchera une lutte entre l'écrivain et son "nègre" durant laquelle chacun se dira ses quatre vérités, lequel sortira vainqueur, en supposant qu’il en ait un...

Cette pièce est à l'origine du film "l'Autre Dumas" et contrairement à ce que disent certains détracteurs, cette pièce n'a pas pour but de réhabiliter Auguste Maquet, mais c'est plutôt un essai sur deux hommes qui réunis ont produit des chefs d'œuvres de la littérature (est-ce encore la peine de les citer???) dont la popularité a, pour Dumas éclipsé le reste de sa production (heureusement des éditeurs, des professeurs et des passionnés les ont remis sous les feus de l'actualité "Pauline" "Gabriel Lambert" "les Frères corses" "le Trou de l'enfer", j'en passe) alors que les romans écrits par Maquet seul, même s'ils ont du succès (Maquet est quand même mort riche et châtelain, à ses dires de sa seule plume), sont tombés dans l'oubli, les éditions Alteredit ont rééditer la "Belle Gabrielle" (que j'ai lu) et "la Maison du baigneur" (que je compte lire, pour me faire une meilleur idée sur Maquet, n'ayant lu que la Belle Gabrielle, et peut-être le réhabiliter, qui sait).

Dans cette édition, préfacée par le coscénariste de "l'autre Dumas" la pièce a été transformée en récit (est-ce que cette "transformation" a été approuvée par les auteurs de la pièce???), il reste les dialogues. La pièce montre les malentendus entre Dumas et Maquet: Maquet se voit en associé (c'est pourquoi il redoute la chute de Dumas et refuse de rédiger la proclamation) alors que Dumas le voit comme un employé, il y a aussi une notion intéressante sur la littérature et l'art en général: "Qui est l'auteur?" celui qui écrit, peint, sculpte une œuvre du début à la fin (Dumas) ou celui qui est à l'origine de l'œuvre (Maquet), par exemple Léonard de Vinci n'a pas peint seul la cène, il avait des disciples, il a conçu la fresque, il a supervisé la réalisation et a apporté la touche final, qui est le peintre de la cène, Vinci ou ses disciple ou celui qui a commandé à Vinci cette fresque?, La Tour Eiffel a été bâtie par Gustave Eiffel, mais ce n'est pas lui qui est à l'origine (voir Wikipedia), le cinéma aussi peut poser la question qui est l'auteur, le réalisateur, le scénariste ou le producteur?.

Pour conclure je dirais que cette pièce réussi le pari de faire connaître Auguste Maquet et son rôle sans nier le génie de Dumas, les anti-Dumas devraient la prendre en exemple, elle se lit vite tout en restant une pièce qui fait réfléchir sur la notion de l'auteur, qui peut s'appliquer dans plusieurs domaines. Une pièce qui fait réfléchir tout en divertissant que demander de plus.