J'ai moyennement apprécié cette saga (presque 700 pages), son cadre, ses personnages, surtout bien sûr celui de Marie-Hermine, centre du roman.
Avoir placé l'histoire dans ce village canadien disparu suite à la fermeture de son usine est une idée originale, qui donne un ajout d'émotion.
D'ailleurs, pour re-situer les faits dans leur contexte, je suis allé voir le site de Val-Jalbert sur Internet. On y voit notamment le fameux couvent-école. Merci Gilou pour cette suggestion.
Il y a à mon sens toutefois de nombreux aspects négatifs.
D'abord, il faut accepter de ne pas être trop rationnel quant aux caractères des personnages : trop « cliché », manquant de nuances. En particulier Hermine, qui en devient presque abstraite... Dans la vie, on ne rencontre pas de tels individus !
De même, il y a des hasards bien pratiques pour arranger le déroulement de l'histoire...
Mais ce qui m'a le plus gêné, c'est le manque total de connaissances qu'a l'auteur du monde de la musique. Elle s'est largement documentée sur Val-Jalbert, pourquoi ne pas avoir rencontré un musicien et un chanteur d'opéra ? La description de la voix d'Hermine manque de réalisme. Quant à arriver sur une scène, et donner à un pianiste que l'on n'a jamais rencontré des partitions qu'il ne connaît pas, et démarrer ainsi sans la moindre répétition, même dans les contes de fée on n'oserait pas l'imaginer ! Pour ajouter à l'invraisemblable, Hermine boit une limonade au milieu du récital... On imagine la suite à la reprise ! Hans, le pianiste, juge instantanément un piano qui sort d'un déménagement, et qui n'a pas été ré-accordé. Ce qui est aberrant.
On peut apprécier le fait d'avoir cité une chanteuse de l'époque, en l'occurrence La Bolduc. Mais allez sur Internet pour écouter sa voix. Quel rapport avec ce qui est décrit de Marie-Hermine ? Dans le livre, on mélange un peu tout. Or cet aspect « chant » tient une place essentielle.
Les deux derniers chapitres ne sont que des propos à l'eau de rose, voire même incohérents. Il était temps que l'ouvrage se termine !
En conclusion, un gros roman, avec du bon et du moins bon. Pour l'apprécier, il ne faut pas trop exercer son sens critique.
On peut continuer sa lecture par : Le Rossignol de Val-Jalbert.
Bernard2 - DAX - 76 ans - 18 mars 2012 |