La Correspondante
de Éric Holder

critiqué par Leïa, le 27 janvier 2002
(Montréal - 47 ans)


La note:  étoiles
Correspondance ardue
Je ne sais que dire de plus que ce livre ne m'a pas du tout accroché. J'aspirais à une lecture agréable et me suis vue déçue face à cette façon de décrire une relation.
J'ai la frustrante impression de ne pas avoir compris l'essence de l’oeuvre et ce n’est pas agréable. Le fait que cette histoire soit vraie me donne envie d'essayer à nouveau puisque je trouve toujours intéressant d’en connaître davantage quand le tout est réel. L'intrigue de ce livre prend place au moment où l'auteur reçoit une lettre d’une lectrice et à partir de ce moment, un lien unique se crée entre eux et Eric Holder se met à attendre la venue du facteur.
Je persiste à croire que le style général du bouquin me plaît et dans cette mesure, je me promets de réitérer mon expérience avec l’auteur.avec une autre oeuvre cependant !
Manque de clarté par moments ! 6 étoiles

Il y a une épigraphe d'Harry Crews, qui dit grosso-modo : "je suis de nulle part, en réalité... il me faudrait un jour écrire sur tout ça.. faire ça à poil, sans la distance de la troisième personne du singulier... seul l'usage du Je me ferait parvenir là où j'avais envie d'aller...", et ainsi notre personnage d'endosser la sémillante personnalité d'Eric Holder, écrivain ! ... S'ajoute une lettre reçue un jour d'avril 96, par une certaine Geneviève Bassano, de la région de Châteauroux. Entre l'écrivain et la correspondante qui apprécie les livres de l'écrivain, une relation se dessine premièrement simple, pudique, frétillante et bourrée de charme et de séduction des premières rencontres. Car d'abord il refuse de la rencontrer, préfère avoir cette image d'une femme d'une folle désinvolture, qui convient à l'homme, lequel se surprend d'attendre l'arrivée du facteur chaque jour... Et puis la rencontre, les liens étroits, la relation très cocooning dans ce petit coin de paradis où vit Geneviève, là où l'homme "trouve sa place pour dormir, comme le chien". En marge de cette relation épistolaire, et qui se transpose dans la réalité, Holder rencontre aussi des personnages hauts en couleur, se confond dans la nature tel un vagabond, et s'éloigne de son noyau à lui, d'Amour de sa vie, des enfants, etc... Mais bon, d'une relation intense, parfois l'euphorie bascule, le goût âcre arrive dans la bouche, et ainsi l'envie de bouger, d'aller de l'avant, de boucler sa musette et de porter ses habits aux poches remplies d'objets personnels...

Voilà ce que j'en ai retenu : les grandes lignes ! J'aurais davantage préféré que l'histoire de "La correspondante" tourne exclusivement autour de cette relation de lettres. Les extras, c'est-à-dire les flâneries de ce promeneur solitaire, n'ont pas apporté d'intérêt à mon attente personnelle, au contraire j'avais tendance à les lire en diagonale ! Par contre, quel étonnement de découvrir un style proche de Philippe Delerm ! Je n'étais pas loin d' "Un été pour mémoire" par exemple ...

Clarabel - - 48 ans - 29 mars 2005


Vive le courrier! 8 étoiles

Eric HOLDER a un certain don pour les belles histoires, et originales de surcroît. Celle ci n'échappe pas à la règle. Histoires d'écriture (contrariée) par un amour tordu né lui aussi de l'écriture, des lettres en l'occurrence. HOLDER saisit bien l'imbrication de tout ce qui fait qu'un être arrive à concilier bonheur, envie d'écrire, envie d'être heureux aussi, cet équilibre instable qu'un grain de sable peut foutre en l'air. Comme en plus son écriture est agréable, fluide et intelligente, il ne faut pas s'en priver.

Tistou - - 68 ans - 30 juin 2004