L'islam, le sexe et nous
de Denis Bachelot

critiqué par CC.RIDER, le 17 janvier 2010
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Le choc des cultures, le poids de la tradition
Entre une société occidentale maternante et dévirilisée et une tradition musulmane fondée sur la domination absolue de l'homme sur la femme, entre les images sexy, provocatrices voire pornographiques d'européennes dénudées sur papier glacé et celles de femmes voilées, soumises et cantonnée à la sphère domestique, le choc est explosif. Face à une modernité occidentale exhibant une sexualité libérée, mouvante et indéterminée, le monde musulman réaffirme la séparation absolue des sexes et leur différentiation sans équivoque. Deux modèles radicalement opposés, antagonistes qui divergent complètement. Peuvent-ils néanmoins coexister harmonieusement ? Pour Denis Bachelot, bien plus que les problèmes sociaux, l'intégrisme religieux ou le soit-disant racisme des Français, c'est cette opposition qui est la pierre d'achoppement et la cause majeure des tensions au niveau international et jusque dans nos banlieues dites sensibles.
Un livre de sociologie politique intelligent et même passionnant qui recadre le débat en se libérant de la chape de plomb du politiquement correct. Des faits, rien que des faits. Des analyses, des statistiques, des chiffres qui dégonflent la baudruche de la thèse officielle (« le fameux malaise des jeunes de banlieue ») et nous ramènent à l'essentiel à savoir la sexualité, les rapports de force quasi-tribaux, la loi du territoire c'est à dire de la jungle et le peu d'impact des fameux « principes républicains » face aux pulsions les plus primaires de l'homme et général et du jeune mâle en particulier. Autant l'analyse est convaincante et pertinente, autant les solutions sont inexistantes et les perspectives à moyen et long terme floues et ambigües. « Rien n'est définitivement joué et le pire n'est jamais sûr », conclut l'auteur. Tout le monde ne sera pas forcément d'accord avec lui.