Chroniques birmanes de Guy Delisle

Chroniques birmanes de Guy Delisle

Catégorie(s) : Bande dessinée => Adultes

Critiqué par Nance, le 15 janvier 2010 (Inscrite le 4 octobre 2007, - ans)
La note : 8 étoiles
Moyenne des notes : 7 étoiles (basée sur 9 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (24 049ème position).
Discussion(s) : 1 (Voir »)
Visites : 9 759 

Un regard personnel

L’auteur de cette bande dessinée (d’origine québécoise, mais vivant en France) nous raconte sa propre expérience d’un an, avec sa femme et leur enfant, en Birmanie (ou Myanmar, nom officiel controversé changé par le pouvoir dictatorial). Lui, il s’occupe du bébé pendant que sa femme remplit ses fonctions de médecin humanitaire. On suit ses mésaventures quotidiennes.

C’est les réflexions d’un type occidental normal, facile à s’identifier, sur ce qu’il l’entoure, avec un regard personnel qui ne manque pas d’humour. Même si la place politique est importante, c’est aussi l’histoire d’un père « homme au foyer ». On l’accompagne dans son adaptation, son dépaysement. On touche aussi à plusieurs sujets sur la situation du pays, comme la mondialisation, l’exploitation, le totalitarisme birman, les exactions de la junte militaire, l’hypocrisie des dirigeants, la censure, la propagande, le fossé entre les riches et les pauvres, le fléau de la drogue et du sida...

Ce pays est assez méconnu de moi et ça m’a permis d’en savoir plus, ce livre est comme un cliché sur une époque. Les dessins sont assez simples, ce qui laisse davantage de place au contenu. C’est une bande dessinée que j’ai aimée. C’est anecdotique, mais intéressant.

À la chaîne de supermarchés City Mart :
« Certains produits ont réussi à envahir le monde entier. Impossible de se rendre quelque part sans pouvoir trouver du Nescafé ou de La vache qui rit.
- Voilà le vrai visage de la mondialisation : une grosse vache qui rigole. [...]
- Eh ! T'entends cette soupe tourne en boucle ? Et tu sais c'est qui ? C'est Karen Carpenter, l'équivalent musical de La vache qui rit ! [...]
Plus tard dans la semaine:
- ''Wo-ou-ou-ou..."
- City Mart ? »

« Par exemple, quand les anglais de "Premier Oil" ont quitté le pays suite aux pressions et aux sanctions, c'est la Malaisie avec "Petronas" qui a repris la main. Le gaz n'a pas cessé un seul instant d'être extrait.
- (John, un anglais qui travaille maintenant chez Petronas:) Avec la Malaisie, on est tranquille. Avant y'avait toujours un groupe de pression pour nous casser les pieds.
- Ils ont gardés les mêmes employés ?
- Pratiquement. »

Message de la modération : Prix CL 2010 catégorie Bande Dessinée

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Les éditions

  • Chroniques birmanes [Texte imprimé] Guy Delisle
    de Delisle, Guy (Scénariste)
    Delcourt / Shampooing
    ISBN : 9782756009339 ; 16,95 € ; 10/10/2007 ; 262 p. ; Album
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Crayon du routard

9 étoiles

Critique de Vinmont (, Inscrit le 12 août 2014, 49 ans) - 14 janvier 2020

La lecture de cette bande dessinée retraçant les pérégrinations d'un expatrié en Birmanie, accompagnant sa femme, oeuvrant, elle, pour Médecins sans frontière.
L'auteur nous fait découvrir de multiples aspects de la vie birmane, graves ou non, mais toujours significatifs, dans un format dynamique.
Il s'agit d'un vrai roman dessiné dont je conseille la découverte tant pour la forme que pour la Birmanie.

Le regard d'un expatrié

8 étoiles

Critique de Coper (, Inscrite le 2 octobre 2014, 40 ans) - 14 décembre 2018

Une bonne lecture instructive et drôle.
A replacer dans son contexte politique de l'époque (vis-à-vis de Aung San Suu Kyi) mais une bonne manière de découvrir le pays du côté de l'expat.

un huron en Birmanie

8 étoiles

Critique de Hervé28 (Chartres, Inscrit(e) le 4 septembre 2011, 54 ans) - 1 octobre 2012

Longtemps, je suis passé à côté des livres de Guy Delisle. Il a fallu l’éclairage du festival d’Angoulême pour que cet auteur me soit révélé. Avec ses « chroniques de Jérusalem », j’ai reçu une véritable claque, et encore le mot est faible. Véritable huron du monde moderne, Guy Delisle nous offre une vision assez juste des pays qu’il traverse.
Avec « Chroniques Birmanes » , antérieures à son périple palestinien (ou Israélien, cela dépend de quel côté du mur on se situe), Guy Delisle nous présente des épisodes de sa vie asiatique . Certes, chaque chapitre est assez, voire trop court, mais c’est très pertinent voire abracadabrantesque, comme le disait Rimbaud ou Chirac, je ne sais plus, comme ce déménagement soudain de la capitale.
Ce périple, c’est un mélange de Mister Bean et d’Ubu ou encore cela relève d’un monde à la Kafka.
Même si le dessin de Delisle est assez simpliste, il suffit à relater l’univers de MSF, ses difficultés d’actions sur le terrain, ses contradictions, mais son dessin souligne surtout, l’absurdité d’un régime militaire.
Malgré les 260 pages de l’album, cela se lit d’une traite. J’ai même eu un pincement au cœur à la fin, en quittant les personnages attachant de cet opus. Certes, cet album est un cran en dessous des incontournables « chroniques de Jérusalem » mais il se lit avec plaisir.
Instructif, drôle, et émouvant vers la fin, je recommande la lecture de cet opus……à tel point que j’entame avec impatience « Pyongyang » du même auteur, ouvrage qui parait-il reste son meilleur.
A suivre donc…

Quand l'insignifance le dispute au manque de talent...

1 étoiles

Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 68 ans) - 7 mars 2012

Guy Delisle accompagne son épouse en Birmanie où elle a un contrat de travail d’une durée de quatorze mois avec Médecins sans Frontières /France. Pendant que son épouse œuvre auprès de la population, monsieur Delisle n’a strictement rien à faire. Il s’occupe donc de son jeune enfant et il nous décrit son quotidien ou plutôt ses « aventures » en Birmanie. C’est le début du livre et nous avons droit à monsieur qui part magasiner dvd, couches, magazines et produits alimentaires exotiques. Le couple cherche une maison et en attendant, il loge dans une « guest house » de MSF. Et nous avons droit aux problèmes tels que climatiseur en panne ou absence de climatiseur, grandeur de balcon insuffisante, construction moderne inadaptée au climat du pays et autres considérations pratiques et esthétiques architecturales. Il fait tellement chaud que monsieur décide de se couper les cheveux à la tondeuse et il attrape ainsi un coup de soleil qui lui donne la migraine et des frissons… Très intéressant… Il se promène dans le quartier avec la poussette et le bébé et est assaillie par les femmes qui s’extasient sur Louis, son rejeton. Ah bon… Remarquez qu’à date, on apprend strictement rien d’intéressant sur le pays. Et je pourrais continuer longtemps avec toute cette série d’insignifiances que monsieur Delisle se plaît à nous narrer comme si cela était de la plus haute importance et d’un intérêt certain… euh, quand va-t-il se réveiller et nous parler de choses intéressantes ? Mais poursuivons la visite…

Monsieur Delisle et son épouse fréquentent le groupe de MSF et d’autres ONG. Normal me direz-vous. Oui mais qu’ai-je à faire de ces cocktails et buffets qu’il fréquente et qui lui donnent la chiasse (oops, vulgarité quand tu nous tiens…) et de le voir nu sur le trône tout dégoulinant de sueur est un spectacle assez pitoyable. Tout à coup, monsieur Delisle semble se réveiller de sa torpeur et décide de donner des cours d’animation puisqu’il a étudié dans le domaine. Mais alors, ce sont des problèmes d’informatique, d’achat d’ordinateur et de connexion internet qui prennent toute la place. Ensuite, pour tromper son ennui, il fréquente un groupe de femmes élevant leur bébé ! Misère…

En lisant tout ce fatras d’insignifiances, je me disais que sa femme et son travail devaient tout de même constituer un sujet passionnant alors pourquoi ne la suit-il pas dans ses visites médicales ? Question de permis de circulation. Mais finalement, le génie semble être venu éclairer les neurones de notre héros car le dernier tiers du livre est consacré au travail de son épouse et rehausse le propos d’une façon spectaculaire. Il était temps après nous avoir rasé avec son quotidien de père au foyer à la limite de la débilité et sans grande curiosité envers la population locale et ses coutumes. Mais il remarque tout de même la saleté en bon bourgeois qu’il est et restera probablement toute sa vie. Il commande de la nourriture d’une vendeuse ambulante… je me dis que nous allons apprendre quelque chose d’intéressant sur la nourriture locale… c’était sans compter sur la niaiserie chronique de l’auteur qui ne remarque que le contenant nettoyé à l’aide d’un torchon douteux. D’ailleurs, en bonne chochotte, la propreté est pour lui une priorité absolue. Lorsqu’il apprend qu’une épidémie de grippe menace la région, la peur lui tord les boyaux et il fait des pieds et des mains pour se procurer les médicaments qui le sauveront du sort peu enviable des pauvres qui l’entourent…

Pour les dessins, monsieur Delisle se proclame dessinateur de bd. Grand bien lui fasse mais à ce compte, je le suis autant que lui tellement ses dessins sont à la limite de la nullité.

Il m’a énervée avec sa prétention et son nombrilisme grand comme le monde… Une bd à fuir. Lisez plutôt de bons livres sur le Myanmar si vous voulez vous renseigner adéquatement sur ce pays.

ennuyeux et nombriliste

2 étoiles

Critique de Bedeland la reunion (, Inscrit le 20 février 2009, 59 ans) - 30 janvier 2012

le postulat de départ est intéressant à savoir un européen dont la femme travaillant pour médecins sans frontières part en Birmanie ,mais au final le résultat est ennuyeux ,déjà le dessin est limite quand aux situations de la vie quotidienne censées être drôles elles sont pitoyables .le côté nombriliste de cette bd m’a beaucoup déplu car il y avait peut-être autre chose à traiter dans un pays comme la Birmanie que les pannes de courant , les ennuis intestinaux de notre héros ou le chaleur ambiante ,la prochaine fois qu’il s’occupe un peu plus des autres car ils y avait de bonnes pistes mais pas exploitées à mon goût . j’espère que chroniques de Jérusalem du même auteur qui vient de gagner Angoulême sera moins barbant ..

Voyager en restant sur place

9 étoiles

Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 54 ans) - 28 juillet 2010

J’ai beaucoup aimé le dessin naïf et le regard bon enfant humoristique de l’auteur sur la dictature birmane, qui à sa manière, est une redoutable dénonciation. Un grand moment de bonheur.

Et si la Birmanie m'était contée...

8 étoiles

Critique de Koudoux (SART, Inscrite le 3 septembre 2009, 59 ans) - 27 avril 2010

L'auteur, Guy Delisle, nous raconte à travers sa BD l'expérience qu'il a vécue en tant qu'accompagnateur d'une représentante de MSF France en Birmanie.
Mari et père d'un enfant en bas âge, il découvre la société birmane et son mode de fonctionnement, tellement différent de celui qu'il connait...
La vie là-bas n'est vraiment pas simple !
Il explique avec humour, à travers des anecdotes illustrées, son séjour avec son jeune fils et sa femme dans un pays peu connu.
Un bel ouvrage!

La Birmanie, d'un autre point de vue

8 étoiles

Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 49 ans) - 6 février 2010

Guy Delisle a accompagné son épouse qui a bossé pendant quatorze mois en Birmanie pour Médecins sans Frontières. Pas toujours simple d'être l'accompagnateur, de jouer l'homme à la maison et en même temps, ça laisse le temps de réfléchir, d'observer, de partir à la découverte ou à la rencontre du monde qui nous entoure. Enfin à la rencontre... pour autant que cela soit possible car rapidement, Guy Delisle réalise à quel point ce pays est soumis au pouvoir politique et aux pressions de la junte, jusque dans les plus petits détails. L'envers du décor n'est guère reluisant et il faut apprendre à vivre avec cela. A composer avec sa morale et celle des autres quand on réalise qu'au nom des intérêts financiers, de gros groupes n'hésitent pas à fermer les yeux sur les droits de l'homme bafoués. Quand ils ne les bafouent pas eux-mêmes.

A travers des tranches de vie quotidienne, souvent déclinées avec humour et causticité, Guy Delisle nous fait décrouvrir ce pays, son mode de vie et ses habitants. Bien sûr, c'est un petit bout de la lorgnette, c'est la vision d'une seule personne, mais dans le cas de la Birmanie, je trouve cela bien plus intéressant que certains reportages télécommandés.
Grâce à un dessin épuré, quasi simpliste, voire aux traits amplifiés, Guy Delisle met en avant des éléments importants de son séjour sur place, des habitudes, de certains événements marquants pour lui et des absurdités que l'on peut rencontrer dans de tels pays dictatoriaux. Le choix du noir et blanc me paraît très judicieux, car il met l'accent sur les personnes et les siuations, plutôt que sur des paysages dont les côtés enchanteurs masqueraient certaines réalités.

Une belle découverte !

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  Chroniques birmanes... 14 Dirlandaise 8 mars 2012 @ 15:07

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