La Gaule
de Ferdinand Lot

critiqué par Saint Jean-Baptiste, le 10 décembre 2009
(Ottignies - 88 ans)


La note:  étoiles
Les fondements de la France
Ce livre a l’ambition de nous raconter tout, mais absolument tout, de ce qui est connu sur la Gaule, des origines à la chute de l’Empire romain d’Occident.
Et donc, il est un peu touffu.
Heureusement, il est présenté d’une manière très didactique : Il y a trois parties, divisées en livres ; chaque livre est divisé en chapitres ; chaque chapitre en divisions ; chaque division en subdivisions.
Ce qui en fait un livre de références particulièrement facile à consulter.

Pour ma part, je conseillerai de le lire en chapitres séparés. Il me semble que sa lecture, d’un seul coup, de A à Z, finirait par devenir un peu lassante.
On pourrait même, à la rigueur, sauter certains passages.
Par exemple, le début du chapitre IV du premier livre (35 pages) sur la constitution des peuples de la Gaule avant la conquête romaine. Il passe en revue les 84 peuples de la Gaule, avec aussi la multitude des « fagi », c'est-à-dire les petits peuples soumis ou alliés. Tout est expliqué par le menu : leur étymologie, leur origine, leur localisation, la population, les activités, leur langue, leur armée…
Tout cela ne parait pas toujours indispensable à la connaissance de notre Histoire ; on pourrait passer plus loin en retenant que tout est là, pour le cas où l’on en aurait besoin.

Tout le premier chapitre du livre II (60 pages) parle de la conquête de Jules César. C’est un condensé et, généralement, cette conquête fait l’objet d’un ouvrage en lui-même qui se lira plus facilement.
Et le dernier livre (50 pages) est consacré aux invasions Barbares et, là aussi, le sujet est tellement vaste que le condensé qui nous est donné par ce livre, pourrait paraître quelque peu touffu et indigeste.

Par contre, certains chapitres sont de tout premier intérêt : les religions celtique et romaine ; ce que la Gaule a perdu à Alésia ; les apports de Rome à la Gaule et de la Gaule à Rome ; le christianisme comme ferment de civilisation ; la société, l’art de vivre et les arts…
C’est absolument complet et passionnant.

En somme, ce livre nous permet de connaître notre Histoire mais aussi d’admirer le travail de Ferdinand Lot qui est un de nos plus grands historiens. Tous ses livres sont absolument complets et sérieux. Ce sont des références.
D’ailleurs, ils servent toujours de source à la plupart des « historiens » qui font leurs livres « à la colle et aux ciseaux », c'est-à-dire en pêchant chez les autres ce qu’ils n’ont pas cherché eux-mêmes.
Et comme toujours, pour ces historiens du début du XXème siècle, Ferdinand Lot se double d’un excellent écrivain ; son écriture est un régal en soi.

Un très bon livre, de quoi meubler les longues soirées d’hiver.