Histoire secrète de la chute du mur de Berlin
de Michel Meyer

critiqué par Béatrice, le 6 décembre 2009
(Paris - - ans)


La note:  étoiles
Coup de cœur
Nous savons que Gorbatchev a mis en marche un processus et que ce processus lui a échappé. Nous savons qu’il a ouvert la boîte de Pandore. Hé bien, tout ça on le lit ici dans les détails, avec en prime quelques éléments troublants qui font de cette chronique une lecture passionnante. L’auteur laisse délibérément de côté l’action des dissidents et les soulèvements populaires pour se concentrer sur les hommes du pouvoir.

Quelques repères :
- les deux positions qui se sont affrontées au sein du Kremlin, l’une pour l’ouverture et l’autre pour le statu quo
- le rôle des intervenants ombrageux comme l’espion Markus Wolf et le pourvoyeur de devises Schalck-Golodkowski
- les efforts à l’est et à l’ouest pour freiner l’ardeur de Kohl
- quelle position pour l’Allemagne réunifiée ? neutre ou membre de l’OTAN ?
- la grosse erreur de casting Egon Krenz, successeur de Honecker
- l’assassinat du président de la Deutsche Bank, un proche de Kohl ; il s’agit d’un crime d’Etat perpétré trois semaines après la chute du mur afin de déstabiliser le chancelier

Dans la première moitié il s’agit d’une opération orchestrée par le Kremlin, visant à substituer au conservateur Honecker un dirigeant réformiste. Cette opération a échoué. Dans la deuxième moitié les prémices de la réunification.

L’auteur Michel Meyer est journaliste ; pendant quinze ans il a été correspondant en Allemagne. L’histoire se lit plus facilement à vingt ans d’écart. En refermant le bouquin, je m’étonne toujours de ce véritable miracle : en cette fameuse nuit du 9 au 10 novembre 89 « ils » n’ont pas lâché les chars.