Le tueur, tome 5 : La mort dans l'âme
de Matz (Scénario), Luc Jacamon (Dessin)

critiqué par Dirlandaise, le 11 octobre 2009
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Le risque de ne plus être seul
J’aime beaucoup cette série malgré son extrême violence. Elle me captive et lorsque j’ai un nouveau tome sous la main, je me jette dessus sans attendre afin de connaître les nouveaux développements de l’intrigue et le sort des différents personnages.

Dans cet excellent tome, j’ai retrouvé avec bonheur les trois amis qui gravitent autour de notre héros : Mariano, le neveu du parrain colombien qui emploie le tueur, Antoine, le policier déchu et finalement la ravissante petite amie, fidèle et toujours prête à offrir son réconfort. La complicité entre les quatre est bien établie et le tueur prend le risque de ne plus être seul. Pour bien comprendre ce tome, il est essentiel d’avoir lu les tomes précédents car beaucoup de questionnements laissés en plan sont ici résolus et plusieurs personnes « qui ne méritent pas de vivre » sont carrément rayées de la surface de la terre sans remords ni atermoiements. Le tueur et Mariano forment toujours une belle équipe d’une efficacité redoutable. Antoine se voit vengé de plusieurs injustices dont il fût victime de la part de ses employeurs. On apprend aussi dans ce tome qu’il n’est jamais bon de trahir le parrain de Mariano…

Bon, j’ai déjà parlé des dessins dont les gros plans et les scènes d’action sont de véritables chefs-d’œuvre. Difficile de ne pas se répéter quand on critique une série. Pour les textes, le tueur nous offre encore une fois ses réflexions philosophiques savoureuses et désabusées. Je crois que ces deux éléments font toute la série et en constituent les points forts. L’histoire est bonne, manque un peu d’originalité mais sûrement pas de mordant. Ah oui, il ne faut pas oublier ce personnage plus que charismatique qu’est le tueur, pivot central de toute l’œuvre. Sans lui, cette bande dessinée ne serait pas aussi captivante. Je suis mordue, je suis fan, je continue à la lire et je la lirai jusqu’au bout.

« Je suis un chasseur, un prédateur. Je ne suis pas un enquêteur, ni un tortionnaire. Je ne prends pas de plaisir à faire souffrir les gens. Mon boulot c’est de repérer une proie, de la suivre, de voir où elle est vulnérable et le moment venu, d’en profiter. Mon boulot, c’est de tout prévoir, de penser à tout, sans états d’âme et sans haine non plus. Mon boulot, c’est de frapper et disparaître… »

« Je suis un homme qui surgit dans la vie des autres, qui disparaît comme une ombre, et dont la vie se déroule dans l’ombre de cette ombre. Un homme seul que la solitude fuit, un homme libre, qui veut le rester à n’importe quel prix, un homme comme les autres qui veut un peu plus que survivre… »
Réhabilitation d'une profession 10 étoiles

Un dessin moderne et original mais qui reste très lisible et un texte fort bien construit, digne des meilleurs polars : rien à jeter dans cette série de 5 albums (un 6ème, un peu décevant car il sent le réchauffé) qui sort de l'ordinaire et qui a le mérite de réhabiliter une profession trop longtemps méconnue !

BMR & MAM - Paris - 64 ans - 7 décembre 2009