La bonne soupe
de Raphaël Garrigos, Isabelle Roberts

critiqué par NQuint, le 7 octobre 2009
(Charbonnieres les Bains - 52 ans)


La note:  étoiles
Pernaut, demago, populo, poujado, rigolo
Le livre a été écrit par Raphaël Garrigos et Isabelle Roberts (encore appelés "Garriberts") qui officient dans Libé depuis des années dans les pages "Ecrans".
Leur grand mérite ? Ils parlent de la TV et ils en RIENT. Certains se font une grande spécialité de commenter les moindres faits et gestes des "stars" de la TV comme ils le font pour le foot jusqu'à récemment reprendre le même terme de "mercato". J'ai toujours pensé que ces turpitudes sont les mêmes que l'on connaît dans l'entreprise à la machine café ("Mais tu crois que Duchmol va partir ? paraît qu'il envoie des CVs ?", "Dugland a vraiment de mauvais résultats ces derniers temps, va pas tarder à sa faire lourder"). La seule différence ? C'est que dans la PME Tartanpion, à part les gens de la PME Tartanpion eux-mêmes, tout le monde s'en fout !! Pas de Morandini ou de TV-Magazine-2 semaines-Jours pour s'en délecter. Ce qui ne les empêche pas, parfois, de s'interroger plus gravement car la-dite TV, contrairement à la PME Tartanpion, pénètre dans nos foyers et nos cerveaux bêtement disponibles 3h30 par jour en moyenne.
Le livre est dans la lignée. Tout le monde connaît les biais du 13h via les Guignols ou le Zapping. Les uns disent que c'est de la proximité et du populaire, les autres que c'est du poujadisme (voir du pétainisme). Mais beaucoup de gens ne regardent tout simplement pas le 13h car ils travaillent ... et ne rentrent pas à midi. L'avantage du livre est donc de rappeler ce qu'est le journal de 13h, de citer des exemples précis de traitement de l'information par ce journal. Il s'interroge aussi sur les causes (qui sont principalement le souci de brosser une certaine population - celle qui est devant son écran à 13h en semaine - dans le sens du poil) et les conséquences de cela (électorales ...). Mais c'est aussi très drôle, ironique, acide, ce qui ne gâche rien, bien au contraire.