Le pain des rêves
de Louis Guilloux

critiqué par Falgo, le 15 septembre 2009
(Lentilly - 84 ans)


La note:  étoiles
Louis Guilloux: un grand écrivain masqué par son personnage principal
On ne connaît généralement de Guilloux que "Le sang noir" et l'ineffable silhouette de Cripure, si bien campée par Rufus dans un mémorable téléfilm. J'ai donc pris par hasard "Le pain des rêves".
Une petite merveille. Un peu à la manière de Barjavel dans "La charrette bleue".
Un récit de souvenirs d'enfance (avant 1914) dont le caractère autobiographique est incertain pour ceux - dont je suis - qui ne connaissent pas la vie de l'auteur.
La nostalgie baigne ces souvenirs enchassés dans la misère noire et la boue des bas quartiers. Toute une série d'évènements quotidiens et de personnages haut en couleurs accompagnent l'évolution du gamin vers l'adolescence. L'attention au détail est impressionnante, chaque pauvre meuble a une histoire et une signification qui vont s'inscrire dans la mémoire du héros et la formation de sa personnalité. Chaque scène a un sens. On y croise de drôles de paroissiens: le grand père, La fée, Pompelune, Chopi, la Tante Zabelle, la petite Marcelle qui se prépare à la prostitution, etc.
Tout ceci dans une langue admirable, simple et recherchée à la fois. Si l'on aime se plonger dans un mode de vie qui n'est plus le nôtre, ce livre est une occasion rêvée.