De la liberté
de John Stuart Mill

critiqué par Oburoni, le 25 juillet 2009
(Waltham Cross - 41 ans)


La note:  étoiles
Démocratie libérale
Comme son titre l'indique le sujet de ce livre est la liberté.

Pour le philosophe anglais John Stuart Mill ( 1806-1873 ) la liberté est cet espace où, concernant les actions des individus, l'Etat n'intervient pas. On devine le problème, la question qu'il se pose ici :

"Quelle est, dès lors, la limite à la souveraineté de l'individu sur lui-même ? Où est-ce que l'autorité de la société commence ? Quelle part d'une vie humaine doit être assignée à l'individualité, et quelle part à la société ?"

L'équilibre est difficile à trouver. Le philosophe adopte une approche radicale, nouvelle pour l'époque : il affirme que la société ne doit exercer son autorité contre un des individus qui la composent qu'au nom du "principe de non-nuisance" ( "harm principle" ); à savoir si celui-ci menace les intérêts de la dite société ou ceux d'autre(s) individu(s). Elle a alors deux moyens d'intervenir : soit par la force ( l'usage de la loi ), soit par une simple réprobation de l'opinion publique.

Cette approche, un individualisme extrêmement marqué pour l'époque, est neuve parce qu'elle laisse place à une plus grande liberté individuelle. En effet, des comportements qui jusque là étaient sévèrement régis et contrôlés socialement se retrouvent, puisqu'ils ne nuisent pas a l'ensemble de la société, tolérés, ou au moins acceptés sans que l'Etat n'intervienne pour les condamner.
Sexualité, féminisme, croyances religieuses... On sent un homme tolérant, qualité essentielle pour obtenir des sociétés riches, actives et qui, par leur ouverture, seront en progrès constant :

"Il apparaît qu'un peuple peut être progressif pendant un certain temps, et puis s'arrête : quand s'arrête-il ? Quand il perd l'individualité."

"Il y a eu, et il peut encore y avoir, de grands penseurs individuels dans une atmosphère générale d'esclavage mental. Mais dans une telle atmosphère il n'y a jamais eu, ni n'y aura jamais, un peuple actif intellectuellement."

Tarte à la creme pour nous, qui vivons dans des sociétés modelées par la pensée de Mill ( encore que ! les interprétations en sont larges ! ), mais à l'époque victorienne c'est un vent libertaire radical, neuf, qui va alimenter tout un courant de pensée : le libéralisme démocratique.

Un livre majeur.