Nuages et pluie au palais des Han
de Anonyme

critiqué par Bolcho, le 18 décembre 2001
(Bruxelles - 75 ans)


La note:  étoiles
A lire à deux avant de faire « nuage et pluie » comme des bêtes
Deux jumelles, un peu particulières, ont une vie amoureuse très mouvementée qui les mène dans le lit de l'empereur. Un conte érotique chinois du XVIIe siècle qui s'inspire de faits historiques bien plus anciens.
« Il s'activa alors avec Hede [bon, elle a plutôt un nom teuton, mais on s'y fait] pendant un long moment sans réussir à la vaincre; car, après avoir avancé et reculé plus de deux cent fois dans la vallée resserrée, il émit sa semence; Hede essuya de son mouchoir le membre vaincu. » Curieux non ? Dans nos bouquins érotiques, on insiste sur la taille monstrueuse du pénis, nombre de centimètres à l’appui. Chez les Chinois du XVIIe, c’est le nombre de va-et-vient qui importe. Encore des chiffres donc. C’est l’alliance du calcul et du cul tout court… Passons. Je retiens de la chose qu’amener le(la) partenaire à la jouissance est une nécessité dans la société chinoise de l'époque. Toutes les scènes chaudes sont construites autour de ce thème : qui vaincra l'autre (au sens de, qui le fera jouir d’abord). Sympa comme guerre, non ? Toutes cette histoire coquine où l'on vous incite à faire « nuage et pluie » et à jouer avec les « portes féminines » baigne dans un amas de références taoistes et bouddhiques. On aime ou on aime pas. Difficile de s’en désintéresser complètement. A lire à deux.