Batailles
de Patrick Boulanger

critiqué par Calepin, le 24 avril 2009
(Québec - 42 ans)


La note:  étoiles
L'enfance masculine
tu as sorti de ton fourreau un sourire
j'ai dégainé une grimace
le combat allait être rude

rapidement
la chair s'est ouverte
ni le sang ni la chair n'ont hurlé
mais on pouvait mettre le doigt sur le squelette

dans l'inconfort de mes côtes asséchées
tu es tombée raide comique

ton corps convulsé par l'orage d'être beau

Mon avis : Un texte sur la naissance, l'enfance, sur le passage de l'être unique à l'être protecteur de quelque chose de plus petit, plus déroutant. C'est un beau regard que celui d'un père face à la paternité, aux changements qui bouleversent une vie. Loin de l'union presque spirituelle de la mère et de l'enfant, lui, seul dans sa solitude, réapprend l'enfance, apprend son enfant.

De beaux textes, un sujet qui m'a plu tout de suite et une plume à la fois simple, écorchée, douce et chargée d'une beauté toute paternelle. Je n'ai pas toujours été touché comme je l'aurais souhaité par l'imaginaire de Boulanger, mais sa perception toute masculine de la naissance et de la paternité m'ont charmé. Voici un fragment de poème qui l'illustre bien :

alors trouvant mon costume de géant
dans le vieux placard de mon crâne
j'ai résolu de faire les petites choses
parce qu'il fallait te donner des raisons
de rire indéfiniment