Etudes vapeur, suivi de Série Grenade
de Ryōko Sekiguchi

critiqué par Sahkti, le 17 février 2009
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Voir Grenade et puis . . .
Après Lisbonne, explorée dans "Adagio ma non troppo" (Le Bleu du ciel, 2007), c'est au tour de Grenade d'être visitée dans ce recueil de Ryoko Sekigushi, à travers ces récits poétiques, le temps de deux saisons estivales.
Nous retrouvons la chaleur, la verdure, les jeux d'eau, le tout étalé du début du matin à la fin de la nuit.
Ryoko Sekigushi nous promène, nous fait découvrir la face invisible des choses et les ombres. A l'aide d'extraits de L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, elle éveille des échos et explore ce monde qui l'entoure, par toutes les facettes, dans toutes les directions.
Le temps passé, observé, scruté, instrument de mesure et de pondération.

"A l'heure où la puissance lumineuse augmente, sur le mur peint de clair, le mouvement de ceux qui s'affairent à refléter par plusieurs angles s'accélère d'emblée, et bien que la journée n'ait pas encore atteint sa moitié, il nous rappelait déjà une décadence assourdissante et aveuglante" (page 5)

Entre observations du quotidien et réalisme exacerbé se glissent des interrogations, des réflexions qui ponctuent le récit d'autant d'instants flous, à capturer.

"Les pressentiments, sous quel sens les classer?" (page 21)

Délicieux voyage qui nous est offert ici, huis clos géographique à travers le temps qui passe et le regard qui se promène. Le lecteur se fait voyageur, empreint de torpeur et d'un magnétisme qui dure longtemps après la fermeture de ce petit livre.

(Ryoko Sekiguchi est née en 1970 à Tokyo. Elle publie en japonais depuis 1988, vit à Paris depuis 1997, est traduite en français depuis 1999, et écrit en français depuis 2003.)