Où chaque soleil qui vient est un soleil rieur
de Jean-Marie Barnaud

critiqué par Sahkti, le 30 janvier 2009
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Intime voyage
Entre le 10 décembre 1863 et le 4 mars 1864, le capitaine d'une goélette trois-mats appellée La Bienvenue, a adressé cinq lettres à sa femme Marie, pendant la traversée Japon-Méditerrannée. L'occasion de lui dire la vie à bord mais aussi et surtout la mer, l'horizon, le ciel et les oiseaux, qu'ils soient pétrels ou sternes.
Un long voyage qui ébranle les repères et dont il partage les incertitudes avec sa compagne de plume.

"Mais n'est-ce pas la vérité toute nue
qui est un monstre, Marie,
et peut-être vous-même,
si lointaine,
n'êtes-vous qu'un monstre
capable de démesure et de détresse,
un monstre que j'aime aimer,
comme la vérité nue...
Ah! Marie, pourquoi faut-il
que toute douceur se déchire,
puisqu'il est vrai qu'il le faut!"

Le narrateur s'épanche avec douceur sur les mouvements du temps et de l'amour, il raconte l'absence et le silence, le besoin de bras et de terres à conquérir.

Recueil empli de sensibilité, admirablement illustré par laurence Jeannest, ce livre fleure bons les embruns et le désespoir, le pouvoir de la conquête et celui de l'espoir. Une belle invitation au voyage, poétique à souhait, qu'il convient se saisir au vol pour mieux en profiter.