Ça commence très tranquillement, dans un cottage anglais où deux conjoints se séparent dans une bienséance toute british. Monsieur, le maréchal-ferrand du village, vient de tomber fou amoureux d'une demoiselle qui va lui faire découvrir (entre autres) les joies de la ferronnerie érigées en savant business. Mais on ne va pas se fâcher pour autant avec Madame, à qui l'on n'a rien à reprocher. Laquelle, passé le premier choc, bien naturel, accueille la nouvelle avec sérénité et décide de se consacrer toute à Tim, leur unique enfant.
Toute ? Pas seulement. Il y a Richard, le vieil ami de Belle, c'est son prénom, et dont elle recopie, à temps partiel, les notes manuscrites in silico. Lorsque la poste du village est amenée à disparaître, elle a un rôle majeur dans sa reconversion en magasin de denrées un peu raffinées, ce qui permet en outre à l'activité postale de se maintenir. Une vie bien réglée, dans laquelle arrive un jour un amoureux, le neveu de Richard. Il est jeune, il est beau, et il initie Belle à des choses qu'elle n'imaginait même pas. Et Tim, pendant ce temps, continue de grandir…
Comme dans tous les romans d'Angela Huth, celui-ci fleure bon la campagne anglaise et l'Earl Grey. On est dans le cottage, dehors il bruine, la neige n'a pas tenu, on entend la bouilloire siffler, le facteur arriver sur son vélo, les pas des visiteurs crisser sur le gravier du jardinet, et même les SMS s'annoncer, bip bip, car l'histoire se passe de nos jours. Mais comme toujours, une fois ses personnages campés avec leurs comportements carrés, la romancière nous mène où bon lui chante. On peut trouver ça souvent mièvre, certes certes. Mais ça procure le même plaisir que l'odeur matinale d'un toast grillé.
Lutzie - Paris - 60 ans - 27 janvier 2009 |