Ailleurs : Entretiens avec Jean-Louis Ezine
de Jean-Louis Ezine, J.M.G. Le Clézio

critiqué par Jules, le 19 novembre 2001
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Une vision de lui-même, de son oeuvre, du monde et des choses
J.M.G. Le Clézio est interviewé sur France Culture par Jean-Louis Ezine. Nous apprenons qu’il a écrit son premier texte à l'âge de sept ans. Il s'agissait d’un récit de voyage qui n'a jamais été publié. Il nous dit également que, bien qu'il estime être resté lui-même au fil du temps, il n'a cependant pas été insensible aux critiques comme aux compliments.
Il en découle qu'il admet une certaine évolution de son style et que de toute façon, avec l’âge, une évolution devait immanquablement se faire.
Le Clézio nous révèle également que, comme pour d'autres le sport, c’est la bande dessinée qui lui a permis de trouver sa place à l'école. C’était son créneau. Aujourd'hui il dit que cela ne lui semblerait plus suffisant que de faire de la BD.
Il admet avoir eu la chance d’obtenir le Renaudot pour son premier livre « Le Procès-Verbal », car à défaut, il aurait été obligé de tenir davantage compte des contingences matérielles et aurait peut-être été professeur ou courtier « de quelque chose ».
Le Clézio nous raconte aussi que lors de son premier voyage en Afrique, pour rejoindre son père, il a passé son temps à écrire le voyage dans sa cabine et n’en sortait même pas pour regarder les côtes devant lesquelles le bateau passait !
Il nous parle également de ce qu’il a trouvé de différent au Mexique et dans les civilisations incas ou mayas par rapport à la « raison » européenne. Il regrette que notre vieille Europe ne connaisse plus que bien peu l'ivresse : celle de « La fureur de vivre » par exemple. Dans la vitesse en voiture il était par exemple possible de trouver une sorte « d’absolu de soi-même » dit-il.
Pour lui, la littérature c'est quand celui qui l'écrit « … échange des non-dits, des silences, un regard, quelque chose qu'on fait ensemble, qu’on ne peut pas faire tout seul... C’est une sorte de rêve en
commun. Et quand la littérature atteint ça, c’est fort, c’est vrai, c’est beau. »
Un petit livre qui vaut la peine d’être lu.