Nazis dans le métro
de Didier Daeninckx

critiqué par Hexagone, le 16 octobre 2008
( - 53 ans)


La note:  étoiles
Skins en souterrain.
Politico-policier, mâtiné de bonne conscience, le roman est tissé sur une trame un peu usée.
Le poulpe, hybride de policier, privé, dilettante à la recherche de la vérité se confond dans les profondeurs de l'extrémisme de super marché. Des méchants forcément méchants, les skins ont des faces rougeaudes et sont édentés, les leaders sont des anciens cocos convertis aux thèses qu'ils combattaient la veille, ah le retournement de chemises pas toujours blanches. On voyage en province, où forcément les gens du cru sont fatalement plus ignares que l'élite bobo parisienne.
Un détour par les quartiers nouveaux branchés de la capitale, voire l'ouverture du restaurant Kurde face au salon de coiffure, un summum de pensée guimauvesque.
J'attendais beaucoup du Poulpe, je suis déçu. Je le laisse entre deux eaux. Cela n'enlève rien au talent de l'auteur qui manie mieux la plume que le tentacule.
N° 7 de la série “Le Poulpe”. 7 étoiles

« Nazis dans le métro» est donc le n° 7 de la série du Poulpe, dont on connait le principe : un auteur par n°, un héros récurrent : « Le Poulpe » alias Gérard Lecouvreur, des personnages quasi obligés, dont le restaurant « Le pied de porc à la Sainte Scholasse » tenu par Gérard et Maria où « Le Poulpe » prend connaissance du faits- divers dans le journal qui va lancer sa quête, Chéryl, coiffeuse et compagne du « Poulpe » …
C’est la première contribution de Didier Daeninckx à la série du Poulpe, et déjà l’impression de retrouver nos marques qui prédomine. Plongée dans le monde néo-nazi (ça revient souvent chez Le Poulpe, normal pour un anar !) parisien et ses turpitudes réelles ou supposées. André Sloga, un écrivain hors normes de 78 ans est passé à tabac dans son parking souterrain, à Paris, et Le Poulpe en a vent via sa lecture quotidienne au « Pied de porc … ». Justement, André Sloga il le connaissait. Et du flair, de l’intuition (il doit être Gémeaux – à éclaircir !) il n’en manque pas Le Poulpe. Il flaire l’affaire politique, ou tout comme, et il va remonter le fil jusqu’aux instigateurs de ce mauvais coup et se retrouver en première ligne face aux néo-nazis parisiens. Des méchants donc, autant que Gérard Lecouvreur (Le Poulpe) est un gentil. Très dichotomique cet épisode qui nous emmène dans, outre les tréfonds parisiens, le Marais Poitevin. On y croise par oui-dire Ségolène Royal en tant que responsable politique de la région, ainsi que d’autres personnages réels :

"Michel Droit et Alain Peyrefitte se portèrent au secours de leur futur collègue, mais Gabriel Lecouvreur les reçut comme Pedro avait voulu qu'ils le fussent. Une claque retentissante sur la joue de l'un en souvenir de mai 68, un coup de santiag dans l'entrejambe de l'autre, pour venger les éléphants d'Afrique."

Un Poulpe conforme au bilan. Pas le meilleur ni le plus nuancé.

Tistou - - 67 ans - 8 juillet 2010