Contes carnivores
de Bernard Quiriny

critiqué par Alouette, le 12 octobre 2008
(Seine Saint Denis - 38 ans)


La note:  étoiles
A dévorer
Ce livre est le deuxième recueil de nouvelles publiées par l'auteur. Le premier a été critiqué sur le site (une bonne critique).
Le titre m'a tout de suite plu. J'ai aussi apprécié le fait que ces histoires "tombent" dans le fantastique. Comme dans tous recueils de nouvelles, on est emballé par certaines histoires alors que d'autres nous passent par dessus la tête.
Les 14 histoires sont dans l'ensemble plutôt bien écrites, originales, mention spéciale à Pierre Gould, "héros" récurrent du recueil, déjà présent dans le livre précédent qui m'a vraiment fait rire avec ses bons mots.

Quatrième de couverture officielle:
Un botaniste amoureux de sa plante carnivore ; Un curé argentin qui a la faculté de se dédoubler dans différents corps : Onze écrivains morts que vous n'avez jamais lus : Une femme-orange qui se laisse littéralement boire par ses amants ; Une société d'esthètes fascinés par les marées noires : Des Indiens d'Amazonie qu'aucun linguiste ne comprend ; Et l'extraordinaire Pierre Gould qui resurgit sans cesse en héros transformiste.
Quatorze nouvelles fantastiques à l'Imagination débridée et au style ciselé. dans la grande tradition des labyrinthes borgésiens et du Passe-Muraille de Marcel Aymé. Le lecteur attentif croisera aussi l'ombre de Thomas de Quincey et d'Enrique Vila-Matas, qui s'invite en personne dans la préface.
Excellent ! 8 étoiles

Bernard Quiriny, docteur en droit, originaire de Bastogne, nous livre ici quatorze nouvelles fantastiques, oniriques, décalées. J’ai tout particulièrement apprécié :
« L’épiscopat d’Argentine » : un évêque possède deux corps bien séparés que découvre sa gouvernante.
« Qui habet aures … » : Un certain Renouvrier, employé dans une banque, entend des conversations dont il est le sujet, que tiennent à distance des amis et connaissances.
« Mélanges amoureux « : Edouard Renouvrier a une épouse et trois maitresses. Les miroirs de sa chambre d’hôtel lui jouent des tours lors de ses ébats amoureux.
« Le Carnet » : quand un carnet qui devrait des idées littéraires de premier ordre ne tient pas ses promesses.
« Une beuverie pour toujours » : une simple gorgée de zveck, une eau-de-vie, vous fait basculer dans un monde où vous ne dessoulerez plus de toute votre vie.
Lors de sa parution , « Contes carnivores » a été couronné par trois prix littéraires, dont le Prix Rossel ( le Goncourt belge).

Catinus - Liège - 72 ans - 15 décembre 2018


Vivons joyeusement ! 8 étoiles

Bernard Quiriny m'avait séduite dans son premier recueil en rendant hommage à sa manière à mon auteur favori, Flann O'Brien. C'est donc avec envie et curiosité que je suis partie à la conquête de ce nouvel opus et je n'ai pas été déçue, même si de temps à autre, l'auteur m'a laissée sur ma faim.
On retrouve sa plume fluide et cette promenade permanente entre conte fantastique et étude de moeurs, à travers des personnages tantôt simples tantôt hauts en couleurs, qui vivent chacun à leur manière des aventures extraordinaires.
Que ce soit l'homme qui boit sa femme-orange ou cette femme qui découvre que son évêque vit dans deux corps, sans oublier les amoureux des marées noires, il y a chaque fois une relation de tendresse et d'amour entre un être humain et une histoire. Pas de place pour l'incompréhension ou l'incrédulité, chacun accepte rapidement ce qui semble pourtant difficile à croire et c'est là aussi que réside une des qualités principales du roman: il ne doute pas. En l'absence de cet obstacle, le lecteur peut donc facilement embarquer dans d'étranges voyages et se laisser guider par un auteur à l'imagination fertile.
Et c'est là que j'ai ressenti une (légère) déception. Quiriny est doué, pour bien écrire et pour inventer des histoires, alors ce format de nouvelles me laisse parfois insatisfaite car j'aimerais qu'il s'exerce du plus format, sur quelque chose de plus consistant qui permettrait à ses récits d'être davantage développés et d'aller plus en profondeur dans le délire et la psychologie humaine. Bémol positif donc, simplement le ressenti d'un manque parce que c'est bon.

Sahkti - Genève - 50 ans - 12 août 2009