Que voilà une Claudine qui a bien des points communs avec sa génitrice, génitrice de lettres, Colette herself ! Du moins pour ce qu’on imagine ou croit connaître de Colette.
Même origine « Bourgogne profonde », avec l’accent qui va avec, même esprit déluré … Très séduisante cette Claudine ! (je regrette, entre parenthèses, de n’avoir pas d’abord lu le premier « Claudine » de la série, « Claudine à l’école »)
La jeune Claudine qui semble étouffer à Montigny, dans sa campagne bourguignonne, se voit proposer par son père de déménager à Paris. Un père un peu « à l’ouest », plus préoccupé par ses recherches malacologiques (moi j’ai découvert ce mot à l’occasion. Vous connaissiez vous ?) que par les contingences matérielles et l’éducation de sa fille. Auto-éducation pourrait-on dire !
Banco ! Sous le coup d’une déception, la Claudine jeune adolescente accepte l’idée de partir à Paris.
Après des débuts peu prometteurs, Claudine et son père, qui ont emmené la servante Mélie et la chatte Fanchette, trouvent leurs marques. Enfin c’est surtout Claudine qui trouvent les siennes : la vie parisienne, Marcel à peine plus âgé qu’elle, mais son neveu en fait puisque fils de Renaud, le cousin, d’une quarantaine d’années, de Claudine. Marcel, plus sûrement attiré par son ami Charlie que par les jeunes filles. Et puis Renaud, son cousin, son « vieux » cousin qui constitue son premier amour.
« Claudine à Paris », sous des dehors futiles se révèle, je trouve, diablement moderne, avec des idées bien avancées pour l’époque. C’est en fait l’éveil à la féminité d’une jeune femme à la naissance du XXème siècle et je ne doute pas qu’il ait pu faire scandale en son temps.
On y retrouve le ton détaché délicieusement libertin de Colette que j’ai pour ma part du mal à faire cadrer avec le tout début du XXème siècle ?
Tistou - - 69 ans - 12 janvier 2015 |