Bleu blanc vert
de Maïssa Bey

critiqué par LeChauve, le 24 septembre 2008
(Toulouse - 74 ans)


La note:  étoiles
La douceur de l'écriture, la dureté de la vie
Une collègue m'a fait découvrir Maïssa BEY et je l'en remercie, je voudrais à mon tour conseiller la lecture de cette grande dame qui sait si bien décrire son pays l'Algérie et ses habitants.
Son écriture très maitrisée est à la fois belle, simple et d'une grande efficacité narrative. Sa douceur convient paradoxalement très bien à la description des situations dramatiques car elle souligne l'antagonisme entre le désir de paix et la violence, entre le besoin de liberté et les traditions, entre l'espoir et les déceptions.

Depuis j'ai lu d'autres ouvrages d'elle, ils sont à l'aune de celui-ci.
beau et dur à la fois 7 étoiles

Je vous mets le résumé de l'éditeur d'abord:
1962. Indépendance de l'Algérie. Lilas et Ali entrent au collège où ils apprennent avec stupeur qu'il est désormais interdit d'utiliser le crayon rouge. En effet: puisque le papier reste blanc et l'encre bleue, les corrections se feront donc en vert. Il n'est pas question de maintenir le "bleu blanc rouge", drapeau honni de la colonisation!
Dans l'euphorie de la liberté retrouvée, l'avenir est à portée d mains, plein de promesses et d'espoirs.
1992 Le FIS gagne les élections dans une Algérie plongée dans "l'ombre de la grande désillusion". La peur. L'humiliation. Ces mots viennent de s'introduire une fois de plus dans les vies. Jusqu'à l'intérieur des maisons.
La peur est là. La peur qui met des couleurs d'orage et des traînées de brume dans les yeux d'une petite fille qui ne comprend pas pourquoi les adultes ne parlent pas le même langage. Pourquoi ce qui est permis par les uns est interdit par les autres.

A travers le récit alterné de ses deux héros, Maïssa Bey remonte ici l'histoire, avec ses découvertes et ses héritages - et la terrible mission d'être la première génération libérée du joug colonial. Comment faire coexister modernité et traditions?

Le lecteur "grandit" avec les héros. C'est justement ça qui m'a gênée au début du livre, l'écriture un peu "enfantine". Petit à petit je me suis habituée, et une fois dans l'histoire, tout est là. Une belle écriture, capable de nous faire comprendre l'horreur, la peur des gens sans utiliser des mots durs, sans décrire en détail ce qu'il se passe. Et c'est ça que que j'admire de Maïssa Bey,(et d'autres écrivains arabes) la façon de nous faire vivre entièrement une ou l'histoire, tout en restant presque "poétique, sans violence et sans juger.

Joanna80 - Amiens - 68 ans - 29 septembre 2013


Une très belle écriture, un très beau roman 10 étoiles

Que se passe-t-il dans la tête des algériens au lendemain de la guerre d'Algérie? Ils découvrent la liberté et continuent de perpétrer certaines traditions. Ali et Lilas, deux adolescents, nous font partager leur histoire et leur regard sur un pays qui change.
Le récit est alterné. Il est intéressant d'avoir le point de vue d'un garçon et d'une fille, qui ne vivent pas du tout les mêmes choses. Nous sommes dans un pays musulman en pleine mutation, mais l'Islam y reste très présent.
Ce qui m'a plu dans cette histoire, c'est de découvrir les conditions de vie de tous ces gens, leur simplicité, leurs bonheurs et leurs angoisses. Ce livre un vraiment un coup de coeur, il y a de très belles pages qui mériteraient d'être recopiées dans un cahier, pour les garder à vie. J'ai adoré!

Flo29 - - 52 ans - 14 septembre 2011