A l'ombre de la guillotine
de Anne Perry

critiqué par Dirlandaise, le 13 septembre 2008
(Québec - 68 ans)


La note:  étoiles
Doit-on sauver le Roi ?
Avec ce roman, Anne Perry nous plonge au cœur de la Révolution française. Nous somme en 1793 et le roi Louis XVI vient d’être condamné à mort par les députés de la Convention. Il ne lui reste que trois jours à vivre. Pourtant, un petit groupe de personnes désire sauver la vie du citoyen Capet et le faire passer à l’étranger afin de préserver la France de la guerre qui ne tardera pas à survenir suite au décès du roi déchu. En effet, la France est entourée de pays dirigés par une monarchie dont l’Angleterre, l’Espagne et l’Autriche. Elle sera inévitablement plongée dans le chaos et la terreur. Un complot est fomenté afin de remplacer Louis XVI par un sosie sur le chemin même qui le mènera à l’échafaud. Célie Laurent, blanchisseuse de son état, travaille chez l’instigateur de ce complot audacieux et risqué : le citoyen Bernave, un riche marchand de tissus. Elle porte des messages pour lui à ses complices et assiste aux débats de la Convention afin de lui faire des comptes-rendus détaillés. Mais, un évènement inattendu vient compromettre tout le plan soigneusement établi par Bernave. Célie doit faire preuve de toute son intelligence, son audace et son courage afin que le projet de Bernave se concrétise, sauvant la France de la menace d'invasion de ses puissants voisins.

Une fois de plus, la plume d’Anne Perry entraîne son lecteur dans une histoire palpitante de complot, de meurtres et de trahisons dans le Paris de la Révolution, devenu un enfer pour la plupart de ses habitants. En effet, le froid, la faim, la colère et la violence constitue le lot des parisiens de cette époque plus que troublée. Marat et ses acolytes y entretiennent un climat de terreur et la Convention décide de la vie ou de la mort d’une foule de gens. La guillotine ne dérougit pas. Anne Perry met même en scène Marat et Danton. Et bien sûr, on y retrouve le beau Georges Coigny, tiré du roman « Un plat qui se mange froid » et dont Célie tombe éperdument amoureuse. Car, les sentiments tout autant que l’histoire et l’action forment la trame de ce récit ma foi fort réussi. Anne Perry possède le don de créer une atmosphère immergente et un contexte historique impeccable et très bien documenté. L’action se traîne un peu vers le milieu du récit et l’histoire est assez rocambolesque mais l’ensemble est très divertissant et instructif. Nous avons droit à une enquête menée par le garde révolutionnaire Menou qui se poursuit tout au long du livre et la fin est encore une fois dans le plus pur style d’Anne Perry : tordue et surprenante ! Je le recommande pour le côté historique bien rendu et pour les personnages très attachants.