La jeune fille et le philosophe
de Frédéric Lenormand

critiqué par Maya, le 7 novembre 2001
(Eghezée - 49 ans)


La note:  étoiles
Sacré Voltaire
Au faîte de sa gloire, Voltaire accueille dans sa retraite de Ferney la jeune Marie, obscure descendante de Corneille. Si la lignée n'est pas directe, au moins la demoiselle a-t-elle le nom.
Voltaire décide d'en faire la parfaite jeune fille des Lumières. Il lui enseigne le latin, la grammaire, l’orthographe, les belles lettres et bien sûr SA philosophie. Mais si Marie est ignorante, elle n’en n'est pas pour autant idiote. Elle saura profiter des leçons tout en gardant son libre-arbitre.
Frédéric Lenormand nous livre ici un roman à l'humour vif et piquant. On peut cependant regretter que cette légèreté de ton nuise justement à la profondeur des personnages. Si Voltaire est présenté comme un charmant vieillard original, on ne peut s'empêcher de penser qu'il devait être bien plus que cela. Son Voltaire manque un peu de génie. Quant à Marie, elle est quelque peu sacrifiée à son illustre protecteur. On se rend bien compte qu’elle a du caractère mais on voudrait mieux connaître les secrets de son cœur.
Restent quelques morceaux de bravoure. Le passage où Voltaire tente de dégoûter Marie de Jean-Jacques Rousseau est tout simplement irrésistible. Les dialogues de Voltaires avec les différents protagonistes de l'histoire arrachent également bien des sourires au lecteur.