Le contrat
de John Grisham

critiqué par Metcalf, le 6 août 2008
( - 50 ans)


La note:  étoiles
Authentique
Avec “Le Contrat”, John Grisham revient au thriller juridique, celui qui vous dégoûte de l’appareil juridique et du milieu politique.

La firme multi-milliardaire Krane Chemical est condamnée par les douze jurés du tribunal de Hattiesburg à verser 41 millions de dommages et intérêts. On lui reproche pour en arriver là d’avoir inlassablement déversé des restes toxiques dans une nappe aquifère en contrebas de la ville de Bowmore (Cancer County), provoquant la pollution de l’eau potable et causant des cancers et des décès à la chaîne. Le groupe avait construit une usine de pesticides à Pétaouchnock, Mississippi, parce que la terre et la main-d’oeuvre, là-bas, y étaient pour rien. La compagnie avait dissimulé ces rejets pour tromper l’Agence de protection de l’environnement et acheter des politiciens au niveau local et fédéral.

La lourde sentence à peine tombée, l’action de Krane Chemical entame une rapide descente aux enfers jusqu’à atteindre des records absolus. Carl Trudeau, PDG de la boîte, décide pourtant qu’il ne versera pas un seul centime de ce qu’il reste de sa fortune aux victimes et à leurs familles. Il entame une longue procédure d’appel mais surtout organise un mécanisme machiavélique. Il va soutenir un candidat au poste de juge de la Cour Suprême: Ron Fisk, avocat installé à Brookhaven, Mississippi, localité située à une heure au sud de Jackson, deux heures à l’ouest de Hattiesburg, et quatre-vingts kilomètres au nord de la frontière avec l’État de Louisiane.

Il avait fait l’objet d’un examen attentif. Sexe masculin, jeune, blanc, un mariage, trois enfants, assez bien de sa personne, pas mal habillé, conservateur, baptiste fervent, carrière juridique sans accroc d’ordre éthique, pas d’ennui judiciaire hormis une contravention pour excès de vitesse, aucune affiliation auprès d’un quelconque groupement d’avocats à la cour, pas un dossier controversé, pas la moindre expérience de magistrat.

http://users.skynet.be/pierre.bachy/…
Le jeu est couru d'avance 6 étoiles

L'auteur sait tenir en haleine jusqu'au bout, mais on voit que le jeu est couru d'avance au bout du premier tiers du livre.

L'histoire a le mérite de bien montrer le processus de financement des candidats à la cour suprême dans certains Etats en Amérique.
Cela dit, l'histoire est cousue de fil blanc, et les dernières 50 pages tombent dans le pathos un peu absurde.

C'est un livre divertissant. Un peu long.
Assez bien traduit, avec un vocable assez étendu.

Ben75011 - Paris 11e - 35 ans - 4 mars 2014


Pas de contrat pour ce livre 1 étoiles

Çe n'est pas mon premier Grisham. Si j'étais confiant en achetant ce livre, je dois bien dire que j'ai été franchement déçu. Les cent premières pages peuvent se résumer en quelques lignes. Ce roman ne semble jamais décoller et si je l'ai terminé c'est uniquement pour être certain de me faire une idée complète et sérieuse. Je regrette d'avoir été aussi tenace et j'aurais mieux fait de m'arrêter directement. En bref, je ne vous conseille certainement pas cette lecture : il y a tant d'autres livres à découvrir qui retiendront bien plus votre attention.

Avanni - - 59 ans - 6 mai 2013


Tout ça pour ça? 6 étoiles

On ne peut nier les qualités d'écrivain de John Grisham. Il sait raconter une histoire et y aller çà et là de détails croustillants qui nous donnent envie de connaître la suite.
Ses personnages sont attachants et bien cernés.
Cependant, l'histoire est très mince dans ce livre. Dès le départ, on voit le scénario et l'auteur n'en déroge pas. Si bien qu'à la fin, on se dit qu'une nouvelle au lieu d'un roman aurait fait l'affaire.

Pipierre - - 64 ans - 6 novembre 2008


Relaxer avec John 7 étoiles

Qui mieux qu'un avocat pourrait diriger le faisceau de sa torche sous le mobilier à l'apparence si propre et moderne du système d'injustice américain ? John Grisham, avocat/écrivain, y braque effectivement un tel jet de lumière dans “ L'appel ”, révélant du même coup quantité d'insectes s'affairant à déplacer la saleté sordide du mercantilisme et se mangeant mutuellement.

Pas de surprises avec Grisham. Constant tant dans le style que dans la qualité, il ne manque jamais de nous transposer au noyau d'une controverse judiciaire fictive et de nous présenter la vermine rampante en retournant la crasse copiée sur la vraie vie.

Dans “L'appel”, il fait surtout ressortir l'illogisme d'un système de nomination par élections pour les magistrats de la Cour Suprême. Il y relate le mode d'emploi de 'fabrication' d'un juge de cette célèbre Cour par l'univers souvent crapuleux de la grande entreprise qui, par son argent et son pouvoir, en contrôle à distance les campagnes électorales tapageuses et hollywoodiennes, s'assurant ainsi maints jugements favorables. Ainsi comment un pauvre invisible sans argent peut-il donc espérer une justice quelconque lorsque le juge devant qui il se tient doit justement sa position prestigieuse à l'entreprise même qui l'a lésé ? Ici, c'est la méga entreprise de Krane Chemical qui s'est offert le luxe d'un juge afin de se défendre contre des accusations de déversement de produits chimiques dans l'eau d'une petite ville dont les habitants meurent du cancer en grand nombre.

John Grisham ne s'embarrasse de pincettes ni pour décrire ses collègues/avocats imaginaires ni pour décrier la conduite des autres acteurs fictifs concernés par ces batailles juridiques. Il dit les choses simplement, telles qu'il les a sans doute observées lors de réelles intrigues ayant pris place dans les tribunaux. Et comme dans la réalité, le dénouement n'est pas nécessairement, bien qu'il puisse aussi l'être, ce à quoi on s'attendait ni ce qu'on espérait.

Si on recherche de la grande littérature, mieux vaut laisser Grisham sur les rayons. Lui-même, de son propre aveu se décrit comme un narrateur ayant comme objectif de divertir. Il est également tout à fait conscient que ses écrits ne passeront pas à l'histoire de la littérature. « Je vous assure que je suis parfaitement conscient que je n’écris pas des fictions et autres dont les gens se souviendront dans 50 ans. C’est seulement du divertissement. » Mais si on le lit à la manière d'un film qu'on regarde pour se détendre et oublier le quotidien pendant quelques heures, alors “ L'appel ” constitue un excellent choix de lecture agréable, intelligente et divertissante.

Corail - Ottawa - 63 ans - 20 octobre 2008