Les madones de Leningrad
de Debra Dean

critiqué par Cuné, le 2 août 2008
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Follement illogique et absolument nécessaire
Marina a 80 ans, et souffre de la maladie d'Alzheimer. Elle vit dans un flou absolu, ne prenant conscience du présent que très brièvement, par saccades, et est tout entière en train de revivre l'année 1941, alors qu'elle était guide au musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Elle revit notamment les longs mois passés dans les caves, taraudée par la faim, alors qu'elle consacrait le peu d'énergie à sa disposition à entretenir son palais de la mémoire : de longues heures à emmagasiner les détails des toiles disparues, regardant des cadres vides jusqu'à voir le tableau qui se trouvait là.
Sa famille, son mari, ses enfants, sont désemparés devant cette maladie. Ils se rendent compte qu'ils la connaissent bien mal, et qu'ils l'aiment. Tellement...

C'est un joli et subtil roman qui parle de choses graves en mettant sans cesse en avant la beauté et l'art. Je pense malgré tout qu'il s'adresse plus à un lectorat doté d'une culture picturale, ce qui n'est hélas pas mon cas. Marina n'en est pas moins très attachante, et on souffre à l'unisson des siens.