Récits de la paume de la main
de Yasunari Kawabata

critiqué par Jules, le 7 décembre 2000
(Bruxelles - 79 ans)


La note:  étoiles
Une très grande beauté, une écriture parfaite
Kawabata est né en 1899 et s’est suicidé en 1972.
Un des plus grands écrivains japonais de son temps, avec Mishima, Inoué et Tanizaki.
Ce livre, laissez-le à côté d’un fauteuil, sur votre table de nuit. Pas le temps ou l’envie d’entrer dans votre roman en cours ? Mais envie de lire quelques lignes quand même ? Ce livre vous tend la main.
Ce ne sont que des petits récits de deux ou trois pages, plus beaux les uns que les autres. Pas un mot de trop et chacun à sa place.
A propos d'une femme superbe : " Elle était au lit, un lit doux sans moralité. Sûrement elle était née pour faire oublier à l’homme sa conscience ordinaire ".
Vous ne regretterez pas ce livre et il deviendra un de vos fidèles compagnons pour quelque temps. "
Un assortiment de chefs-d'oeuvre 10 étoiles

Comme Jules a raison ! Ce recueil de nouvelles renferme de véritables chefs-d'oeuvre d'écriture. Lire Kawabata a toujours été pour moi un émerveillement. Quelle richesse, quel talent ! Les nouvelles sont classées par ordre chronologique. Les premières datent des années vingt et la dernière a été écrite en soixante. Le lecteur peut donc prendre conscience de l'évolution de Kawabata dans l'art d'écrire ces courtes histoires de quelques pages seulement. Les dernières sont de toute beauté. Tout est laissé en suspens dans l'espace, suggéré, à peine esquissé, laissant au lecteur le plaisir d'imaginer à sa guise la suite car Kawabata laisse souvent sa plume en suspens sans vraiment mettre un point final à sa charmante histoire. C'est comme si sa plume s'envolait, c'est si beau ! Et Kawabata possède aussi l'art de décrire le quotidien, les gestes de tous les jours, l'humilité de ces petits riens qui constituent notre univers. C'est admirable ! Comment apprécier un autre auteur après avoir lu de tels chefs-d'oeuvre je me le demande...

Dirlandaise - Québec - 68 ans - 29 octobre 2014