Carnage, constellation
de Marcus Malte

critiqué par Sahkti, le 30 juin 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
A la vie, à la mort
Cesaria était un garçon mais les coups de la vie et la sensation de ne pas être dans la bonne peau lui ont fait franchir le pas. Prise de médicaments, changements vestimentaires, tout y est passé pour que Césaria devienne Elle et se sente bien comme ça. Du moins en apparence parce qu'au fil des pages, on se rend tout de même compte que tout cela n'est qu'un déguisement qui répond à un cruel manque d'amour que rien ne semble combler.
Sauf l'arrivée de Clovis, sorti de prison, revenu pour tuer celui qui l'a dénoncé après un braquage.
Il croise le chemin de Césaria, prostituée. Leurs deux destins meurtris se trouvent unis dans une course à la vie à la mort.

Si le personnage de Césaria m'a semblé attachant au début, je l'ai peu à peu trouvé énervant, agaçant, parce que trop naïf et trop porté à mon goût sur une victimisation de soi.
Clovis me plaît davantage, écorché vif en mal de vengeance.
Ceci étant uniquement des considérations psychologiques personnelles, force est de constater que Marcus Malte a donné beaucoup de profondeur et de crédibilité à ses personnages, en particulier sur le plan des émotions. L'histoire qu'il brode autour d'eux sert finalement à mettre en avant ces tourments, ces espoirs déçus, cette vie de chien qui ne les a pas gâtés. Libre expression donc pour ces deux cabossés qui se trouvent pour mieux se détruire. Le tout aidé par une écriture alerte qui apporte pas mal de charme à l'ensemble, un roman noir d'une grande sensibilité.
Héros tourmentés 7 étoiles

Marcus Malte sait décrire des héros tourmentés, en relater l'histoire avec toutes les fissures de ces personnages.
"Carnage constellation" nous fait découvrir les existences et parcours de Césaria et Clovis avec sensibilité, profondeur et émotion.
Une belle histoire noire.

Vinmont - - 49 ans - 20 janvier 2020