Alexandre Dumas inattendu
de Francis Lacassin

critiqué par Killeur.extreme, le 25 juin 2008
(Genève - 42 ans)


La note:  étoiles
inattendu?
Présentation de l'éditeur
Ne cherchez pas Alexandre Dumas au château de Monte-Cristo qui sommeille à l'ombre d'un grand parc touffu à moins d'une heure de Paris... Non seulement ses cendres ont été transférées au Panthéon mais le domaine de ce romancier d'exception, dont la popularité immense ne s'est toujours pas démentie de nos jours, dépasse de loin ces traits convenus que l'imagination lui prête. Alexandre Dumas ne fut pas simplement un auteur à succès, couvert d'or, d'amis et de femmes, mais bien l'un des génies du siècle romantique qui puisa son inspiration dans le secret d'une destinée peu banale, déjà placée sous le signe de la conquête et du panache grâce à un père mulâtre, illustre général napoléonien qui était lui-même issu d'un aventurier rebelle, fauché mais... marquis. D'où l'éternelle épopée que poursuivra Dumas à la vitesse des étoiles jusqu'à son dernier souffle. Explorant tous les genres et tous les registres : le théâtre qu'il révolutionne, l'Histoire qu'il rattrape au grand galop à coups d'épée, l'énigme policière qu'il résout et relance au fil de feuilletons qu'on s'arrache avec fébrilité chaque semaine et enfin le surnaturel qu'il réussit à rendre presque souriant par-delà la mort, avec une grâce que les fées de l'enfance semblent lui avoir soufflée. Chaque ligne qu'il écrit rejoint celle que son destin rayonnant a tracée au creux de ses paumes ; elle se double de voyages inspirés, de projets fous, de coups d'éclat et d'amitiés exemplaires. Comme si l'art et la vie s'entendaient pour sublimer le réel. Un portrait éblouissant de l'auteur des Trois mousquetaires.

Biographie de l'auteur
Editeur, écrivain, scénariste et essayiste, Francis Lacassin est notamment l'auteur, aux éditions du Rocher, de Conversations avec Georges Simenon (2002), Mémoires, sur les chemins qui marchent (2006) et L'Aventure en bottes de sept lieues (2007).

MON AVIS: Lors de ma critique de la biographie "Alexandre Dumas le cinquième mousquetaire" d'Henri Troyat, je reprochais à cette biographie, qui parlait bien de l'homme qu'était Alexandre Dumas, de ne pas assez parler de son métier d'écrivain. Ce cours essai (187 pages) parle plus de l'écrivain Dumas à travers ses œuvres, bien que la première partie et la dernière sur l'amitié montre le caractère de l'auteur.

On y découvre le Dumas auteur de contes, bien que l'auteur confirme que celui-ci n'avait aucun scrupule à réécrire des contes d'Andersen ou des frères Grimes, avant que ceux-ci soient connus en France, et se les attribuer, mais Francis Lacassin reconnais également que Dumas impose son style à la majorité des contes (y compris ceux qu'il a "piqués" à Andersen ou aux Grimes, par des petites modifications qu'il y a apportées).

On découvre aussi que pratiquement 40 ans avant Conan Doyle, Dumas, s'il n'a pas inventé le roman policier, utilise méthode déductive, dans le "Comte de Monte-Cristo" quand Faria interroge Dantès et lui révèle les noms des gens responsable de sa détention et le fait qu'elle dure encore, on a aussi un exemple de déduction quand dans "le vicomte de Bragelonne" (Sherlock)d'Artagnan est amené par Louis XIV à enquêter sur une "scène de crime" et par les indices déduit que Wardes (le fils) et Guiche se sont battus en duel loyalement et qu'il ne s'agit pas d'un assassinat.

Ensuite l'auteur met en doute que le fait divers, "le diamant de la vengeance", qui est l'origine du "Comte de Monte Cristo" et pense qu'il s'agit d'une histoire fictive, s'il n'apporte pas vraiment de preuve, il relève surtout les invraisemblances et coïncidences du fait divers. Cette partie n'enlève rien au roman de Dumas puisque celui-ci est largement éloigné de son modèle.

Ensuite, il parle du Dumas auteur de récit fantastiques et de sa particularité par rapport aux autres auteurs du genre, Dumas en effet atténue l'effet frissonnant des récits fantastiques grâce à son style, préférant l'effet au sanglant.

La dernière partie montre l'amitié de l'auteur pour Charles Nodier, Eugène Sue, Gérard de Nerval et surtout Victor Hugo.

un livre qui n'apprendra pas grand chose aux spécialistes de Dumas, ceux qui le découvre seront plus intéressés, le livre est agréable à lire.