Morvan persiste et signe dans ce 49ème album : les courses poursuites sont toujours aussi nombreuses ici, au détriment de l'intrigue. Même si la pagination augmente au fur des aventures imaginées par Morvan et Munuera (48 pages pour "Paris sous Seine", 56 pages pour "L'homme qui ne voulait pas mourir" et 62 pages pour le présent volume), le scénario est semé d’invraisemblables combats. Il faut croire que le Japon ne porte pas chance aux héros mythiques, on ne peut pas dire que "Les 3 formules du Prof. Sato" de Blake et Mortimer figure parmi les meilleurs de la série ; sans parler du dernier et désastreux Astérix (avec la bataille comics/mangas). Les clins d'oeil sont nombreux dans cette nouvelle aventure de Spirou : on retrouve les personnages créés par Fournier, et aussi le Spirou version manga .
Morvan a profité de son séjour à Tokyo (cf "Spirou et Fantasio 49Z") pour nous livrer quelques éléments de la vie japonaise (les nouvelles technologies, le consumérisme galopant, le Yamanote et les Yakuzas). Autant le fantastique ou les situations invraisemblables (cf le G.A.G, la Zorglonde) passaient bien avec Franquin, autant ici, les pouvoirs paranormaux des enfants me paraissent totalement étrangers au monde de Spirou. J'ai eu plus l'impression de lire parfois des pages de "Domu - rêves d'enfant" de Katsuhiro Otomo. La génération des premiers lecteurs de Spirou et Fantasio (la période Franquin, j'entends) sera, une nouvelle fois, perdue dans cet album qui bouscule complètement l'univers de nos deux héros. Tout n'est pas négatif tout de même. Fantasio, grand gaffeur devant l'éternel, est souvent placé dans des situations amusantes et originales (l'utilisation des WC, sa folie dépensière...). Le dessin de Munuera me plait beaucoup, en outre. Malheureusement le poids des prédécesseurs des deux auteurs est tel pour le lecteur, qu'il ne peut faire abstraction de Franquin, de Tome et Janry, de Fournier par exemple. Les lecteurs qui découvriront Spirou avec Morvan et Munuera aimeront peut-être, mais moi, cet album me laisse un goût amer, une nostalgie du passé. Bof, sans plus.
Hervé28 - Chartres - 55 ans - 26 février 2012 |