Dolko, tome 2 : Le triomphe du pirate
de Jean-Paul Tapie

critiqué par Spiderman, le 16 juin 2008
( - 61 ans)


La note:  étoiles
L'esclave est devenu pirate
Dans Dolko 1: L'odyssée de l'esclave, nous avions fait la connaissance de cet adolescent au physique avantageux et à l'esprit particulièrement libre. Ses premières aventures et ses premières expériences sexuelles ont montré une dilection prononcée pour les aventures masculines que l'auteur décrit avec un luxe de détails qui justifie la mention "Réservé aux adultes" sur la couverture !
Avec Dolko 2, le héros a gagné en maturité physique et intellectuelle. Sa réflexion et son expérience ont fait de lui un homme qui ne peut s'empêcher d'associer l'esprit à chacune de ses aventures, sexuelles ou humaines.
C'est à un exercice intellectuel particulièrement intéressant et ambitieux que s'est livré ici l'auteur de Dix petits phoques et de Putain de roche écrite : roman historique dans les lieux et les faits, mais surtout dans l'esprit d'un homme qui, même s'il est issu d'un peuple ayant rites et croyances, n'est pas conditionné par les tabous judéo-chrétiens. Il fréquente des Juifs et a entendu parler de la secte des Nazaréens et de Jésus leur meneur, mais sa conscience est celle d'un homme du premier siècle de notre ère traversant différents milieux sociaux et intellectuels auxquels il confronte ses attirances pour les hommes et leurs circonstances « collatérales » : apprentissage pédérastique, amitié, amour, fidélité, exclusivité, regard de l'autre, prostitution, relations avec les femmes, les « supérieurs », domination et soumission, plaisir et souffrance ...
L'ami des livres et des auteurs aura également le loisir de partir à la chasse aux citations ou aux allusions littéraires qui jalonnent le texte ... Rimbaud, Proust, Heredia, Racine et ... Aznavour, m'ont sauté aux yeux, mais vous en reconnaîtrez sans doute d'autres au fil de ces mille pages (tomes 1 et 2 réunis) d'aventures gays, sexy et ... intelligentes.
Sans vouloir entrer dans le débat « érotisme ou pornographie ?», on peut penser que les scènes de sexe, nombreuses, explicites et précises ne sont jamais répétitives et que chacune d'elle s'intègre dans le déroulement d'une fresque qu'elle contribue à enrichir du point de vue narratif.