Abécédaire de rien de ce §#ç&%$ de monde du rock
de Pascal Samain

critiqué par Numanuma, le 8 juin 2008
(Tours - 50 ans)


La note:  étoiles
Navrant
Navrant… C’est écrit dessus sur la quatrième de couverture ; je n’ai même pas à me forcer pour décrire cet ouvrage.
Il s’agit, si j’en crois la page 8, d’une compilation d’articles parus ou à paraître dans le magazine Compact-Crossroads. Jusque-là tout va bien. L’auteur, Le Belgian Doctor, est romancier. Bon. Le pseudo est un peu cheap mais pas grave. En avant pour la lecture.
Ceux qui me lisent, ils ont raison, qu’ils soient bénis, savent que je ne sais pas résister au mot « rock », fut-il écrit sur un rouleau de papier toilette. Et puis, l’avantage d’un abécédaire, c’est une lecture rapide, amusante, pleine de bons mots et d’anecdotes.
Mais là, non…
Peut-être s’agit-il d’humour belge ? On ne le dira jamais assez, l’humour est la chose la plus ardue à exporter. Il est fort possible que je sois lamentablement passé à côté de ce bouquin mais quand je lis « Who (the) : Qui ? », je reste dubitatif. Comment encore écrire cette vanne dépassée, éculée, mille fois racontée ? Le doute m’habite…
Et tout est l’avenant ! Par exemple, Philippe Manœuvre, redac-chef de Rock & Folk, sous le feu des projos brulants en ce moment par ses prestations remarquées à la Nouvelle Star, est à chaque fois maquillé en Philippe Magouille ou Philippe Manipule… Une fois ok mais au bout d’un moment, c’est lourd. Et je m’y connais en lourdeur, je dis « Dans ton cul » environ 20 fois par jour !
Inversement, le fond est bon : nous débarrasser des arnaques linguistiques du langage rock. Vaste programme ! En ce sens, ce bouquin est le complément du Dictionnaire Snob du Rock, paru chez Scali en 2006, que j’ai chroniqué ici même. Et il y a de quoi faire en la matière sauf si l’on considère que le filme Spinal Tap a déjà tout ébranlé le bullshit qui nous pollue les oreilles à longueur de temps, de patience et de rage.
Mais j’ai beau chercher, je ne trouve rien de drôle. 183 pages et pas une esquisse de sourire ; douze euro perdus… Ou à peine sauvés par les illustrations très eighties de Bruno Blum qui a eu la gloire de travailler pour Best, le seul vrai concurrent de Rock & Folk, aujourd’hui disparu corps et âme. RIP.