Tarik ou la conquête d'Allah (709-852)
de Patrick Girard

critiqué par CC.RIDER, le 20 mai 2008
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Un livre d'historien
Comment Tarik, chef berbère récemment converti à l’Islam, réussit à conquérir l’Espagne en 711 à la tête d’une modeste armée de 7000 pillards seulement ? Comment cette conquête se transforma-t-elle en colonisation durable et put se maintenir pendant plus de quatre siècles avant d’être balayée par la « Reconquista » ?
Ce livre, véritable enquête historique (et non « roman » historique) l’explique fort bien. Avant l’arrivée de Tarik, l’Espagne était déjà une colonie tenue par des princes wisigoths cupides, désunis et détestés du peuple. Le Berbère bénéficia de l’aide des byzantins, pas fâchés de se venger des wisigoths, qui lui fournirent les navires et les équipages indispensables et de celle des juifs qui le financèrent. Il assura ensuite son pouvoir en plaçant chrétiens et juifs sous le statut de « dhimmis », c'est-à-dire de « protégés », en fait de « tolérés » à condition de payer un lourd tribut et de pratiquer « discrètement » leur religion.
Cette histoire n’est qu’une longue suite d’intrigues, de trahisons, de guerres, d’alliances contre nature, de cruautés diverses et variées, de torture et d’intolérance généralisée. Les potentats musulmans se succèdent après s’être joyeusement trucidés ou trahis et se vautrent dans le luxe, le stupre et les plaisirs pendant que le peuple (bizarrement toujours appelé « la populace » par l’auteur) trime sous le joug ou se réfugie dans les zones non occupées au nord du pays…
Le pape et les souverains chrétiens se désintéressent de l’Espagne, excepté Charlemagne et sa calamiteuse expédition contre Saragosse qui se solde par la mort de Roland à Roncevaux sous le coup d’autres alliés des musulmans, les vascons, c'est-à-dire les basques. Style un peu lourd, émaillé de fautes et de coquilles non corrigées. Accumulation de faits historiques avérés… Décidément, à lire Girard, il ne faisait pas bon vivre à cette époque lointaine. Et en particulier à la fin du premier siècle de colonisation, quand les chrétiens (étrangement appelés « Nazaréens ») commencèrent à être sévèrement persécutés (crucifiés) et à compter les martyrs par dizaines. Tout cela donne un livre d’historien sérieux (l’auteur est chercheur au CNRS)… et surtout destinés aux… historiens et aux passionnés d’Histoire.
Un peu lourd 4 étoiles

J'ai été plutôt déçue par cette lecture, qui n'est ni un roman historique, ni un livre d'histoire. Il s'agit d'une succession de faits, avec énormément de personnages. J'ai eu beaucoup de mal à retrouver qui est qui est à vraiment comprendre ce qu'il s'est passé à cette période, qui est pourtant plutôt intéressante.
Il y a deux autres tomes dans la série, que j'ai lus également, et qui sont basés sur le même style.
A choisir, j'aurai préféré soit un vrai roman historique, avec un ou des personnages principaux auxquels on aurait pu à minima s'attacher, soit un essai historique, qui, un peu plus difficile à lire, aurait au moins fait comprendre cette période historique.

PA57 - - 41 ans - 30 novembre 2011