12, rue Meckert
de Didier Daeninckx

critiqué par Shelton, le 19 avril 2008
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Belle adresse... pour mourir !
Je vous ai souvent parlé de Didier Daeninckx, de sa littérature noire et engagée, de ses livres surprenants, de ses thèmes à chaque fois renouvelés… et je vais continuer, n’en déplaise à certains car je suis de plus en plus emballé par ses romans qui provoquent, à chaque fois, chez moi, de longues heures de bonheur de lecteur !
Cette fois, nous sommes en compagnie d’un journaliste, Maxime Lisbonne, spécialiste en investigations, vous savez cette spécialité journalistique qui a une certaine tendance à disparaître, tout doucement, sans faire de bruit… Il faut dire qu’un journaliste qui cherche c’est un journaliste qui trouve et un journaliste qui trouve devient un homme dangereux qui peut révéler au grand public, aux lecteurs avides de vérité – enfin quand il en reste – des éléments qui viennent éclairer d’un nouvel angle ce que nous prenions pour des vérités simples et factuelles… Et s’il s’agissait de manipulations, de mensonges, d’exploitations de toutes natures ?
Dans ce roman, construit comme un policier d’énigme, nous allons partir à la recherche d’un criminel multirécidiviste. Car, aux origines de cette enquête, il y a bien un crime, un assassinat mystérieux qui laisse la police de marbre… Qui a bien pu tuer ce pauvre inconnu de Vincent Tournaire ?… Encore plus fort, pourquoi avoir effectué ce méfait au 12, rue Meckert ? Vous ne connaissez pas cette adresse ? Moi, non plus, je ne la connaissais pas avant que Vincent ne s’y fasse tuer et que je découvre qu’il s’agit là du lieu de résidence de Maxime Lisbonne lui-même…
Le roman, comme souvent chez Daeninckx, n’est pas simplement un petit roman policier. Le thème est complexe et sans vous donner toutes les clefs de la solution de l’énigme, je peux vous dire que nous allons parler de ceux qui tentent de capter, au nom d’une grande cause humanitaire, les économies des petites gens, les dons et les élans de générosité populaire, bref de ces escrocs qui ne méritent même pas notre considération…
Pour corser les choses, pour les rendre plus crédibles, si besoin était, on trouvera des politiciens véreux, des journalistes de petite vertu… le tout avec une belle histoire d’amour entre Maxime et Eléonore, une histoire pleine d’humanité et porteuse d’espérance : Oui ! dans notre monde de méchanceté et convoitise, il peut encore exister de belles histoires fraîches et douces, ancrées au cœur de l’histoire, aux origines de notre République, aux sources de notre Démocratie…
Merci à cet auteur de m’offrir autant de bonheur et de plaisir à chacune des lectures… Certains classent ces romans dans les policiers, dans les polars, dans les romans noirs… moi, je les dépose délicatement dans mes rayons de littérature, là où il y a mes ouvrages à partager, les livres que je mettrai dans les mains de mes amis, ces livres que je vous conseille de lire au plus vite…