Les enquêtes de Charlotte et Thomas Pitt, tome 24 : Long Spoon Lane
de Anne Perry

critiqué par Sahkti, le 29 mars 2008
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Menace anarchiste
Tout frais tout chaud ce 24e tome des aventures de Thomas Pitt!
Une enquête dans laquelle Charlotte Pitt ne joue pratiquement aucun rôle, ceci en raison du nouveau métier de son mari, affecté désormais à la Special Branch et non plus à la Police métropolitaine de Londres. Pour des raisons de sécurité, elle se tient à l'écart et ça vaut mieux, puisque nous nous trouvons face à une série d'explosions attribuées à des groupes anarchistes qui voudraient voir abolir la plupart des lois votées par le Parlement au nom de la sacro-sainte liberté populaire.
Pitt enquête sur ces attentats et ne tarde pas à découvrir que la corruption sévit bien plus qu'il ne veut le croire au sein de la police, particulièrement dans son ancien commissariat de Bow Street. Il est délicat et douloureux pour lui de soupçonner ses anciens collègues mais pourtant, la vérité est là, triste et horrible.
Afin de contrer un projet de loi qui devrait permettre à cette police corrompue de fouiller chaque maison à volonté et d'interroger quiconque sans raison, Pitt se voit contraint de s'allier à son ennemi juré, Sir Charles Voisey, celui-là même qui avait menacé Charlotte dans un épisode précédent. Heureusement, Samuel Tellman, inspecteur fidèle et dévoué à Pitt, veille au grain et l'aide à démêler les fils d'une intrigue hautement politique, dans laquelle Tante Vespasia se montre très active; elle est même un des personnages clés du récit, révélant des facettes d'elle inexplorées à ce jour..

Changement de ton, Anne Perry s'attarde cette fois davantage à la dimension politique plutôt qu'à la condition sociale des miséreux de Londres, même si les deux sont intimements liés. Le lecteur se retrouve plongé dans les rouages de la machine parlementaire et dans ce qu'elle peut avoir de mesquin.
C'est intéressant, surprenant même par moments, lorsque les rivalités personnelles prennent le dessus sur l'intérêt collectif (hélas encore et toujours d'actualité en politique, ça...).
Un style toujours aussi agréable, une enquête bien ficelée et un Thomas Pitt décidément très humain et attachant, débordant de naïveté, d'humanité et d'honnêteté.