La blondeur
de Cécile Mainardi

critiqué par Feint, le 28 mars 2008
( - 60 ans)


La note:  étoiles
Amour blond
La blondeur est un texte glissant entre les doigts du commentateur maladroit qui voudrait le retenir dans le territoire balisé par de ses précédentes lectures. Non que le texte refuse de s’inscrire dans la contiguïté des lectures de son auteur – elle-même y laisse apparaître les marques de Rilke ou de Mallarmé. Non, c’est la blondeur elle-même, sorte de sujet liquide, en perpétuelle échappée, qui communique au texte sa nature fugace. Il faut ou il vaut mieux y revenir, séduit par une voix qui se révèle celle d’une pudique amoureuse :

« Le plus beau blond que j’aie pu voir
c’est l’homme que je vois à plusieurs reprises
pour la dernière fois
et qui se retrouve livré à un état de délinquance temporelle absolue
qui l’obtient
sa blondeur est le mouchoir anachronique de l’adieu qu’il vous lance
en signe de retour perpétuel et impossible »

A noter aussi le beau travail de mise en page – de mise en chevelure : on s’arrête même sur les pages où il n’y a pas de texte.