Tout le monde de Vian est déjà dans ce premier roman (qui n'est paru qu'après la mort de Boris Vian, ce qui prouve qu'il ne s'agissait que d'un essai).
L'histoire, complètement déjantée, n'a qu'un intérêt très secondaire.
Ce qui manque, par rapport aux romans ultérieurs (L'Ecume des jours, L'automne à Pékin, ...), c'est le fond.
Le style de Vian est déjà bien là, la langue est maltraitée dans tous les sens avec une grande virtuosité ! Rien ne se passe comme on s'y attendrait, les clichés sont tous pris à contre-pied. Il ya baucoup d'humour ! Mais tout ça tourne un peu à vide. En effet,il manque ce fond de réflexion critique sur l'homme et la société que l'on trouve dans ses futurs romans. L'émotion n'est pas non plus présente.
En fait, le seul intérêt de ce livre (qui en justifie déjà pleinement la lecture) est le jeu avec la langue. C'est elle la vraie héroïne de ce roman.
Un "roman" agréable et facile à lire en tout cas.
Certainement pas celui par lequel il faut commencer pour découvrir Vian, mais un bon moment pour ceux qui le connaissent déjà bien !
JEANLEBLEU - Orange - 57 ans - 3 février 2012 |