Le chat et la souris
de Günter Grass

critiqué par Romur, le 4 mars 2008
(Viroflay - 50 ans)


La note:  étoiles
On termine sur un grand silence
Première réaction en refermant le libre : un blanc. d'habitude, je me précipite sur un crayon pour noter mes impressions et là rien… Il m’a fallu un peu de temps pour « décanter » mes impressions.

L’histoire : une adolescence à Dantzig pendant la guerre, une école dans laquelle émerge Mahlke, enfant unique, orphelin de père, mûri plus vite que ses camarades sur lesquels il exerce à son corps défendant une influence presque magique. On peut penser au grand Meaulnes (il est parfois question du « grand Mahlke ») mais la comparaison s’arrête là.

Troisième héros du roman, aux côtés du narrateur et de Mahlke : un dragueur de mines polonais, échoué au large, rendez-vous des jeunes lycéens et dont Mahlke a fait son repère.

Le narrateur oscille au cours du livre entre fascination, attirance et rejet pour son camarade, passant d’un « il » un peu distant à un « tu » amical et familier. Malgré le besoin de s’affranchir de cette dépendance psychologique, de se défaire de cette admiration, d’effacer le souvenir, celui-ci ne s’éteindra pas et subsistera sous forme de remords et de culpabilité après la disparition de Mahlke (accident, meurtre ou suicide ? comment interpréter l’oubli de l’ouvre-boîte ?).

Dans cette fin de guerre, qui paraît lointaine même si l’Allemagne nazie jette sa jeunesse pour tenter de conjurer l’inévitable, le roman nous interroge aussi sur le sens de l’héroïsme, sur ce que valent les honneurs.
Très bon, mais... 8 étoiles

...mais c'est assez difficile à lire, malgré sa courte épaisseur (même pas 200 pages). En gros, un très bon roman, mais je ne pense pas que ça soit un grand roman. A lire cependant.

Bookivore - MENUCOURT - 41 ans - 7 octobre 2010