Un tram bruxellois sur la couverture décline le pays : la Belgique ; les feutres des deux personnages indiquent une période déterminée : le direct après-guerre. Il est vrai que le royaume de Belgique était en péril à cette époque avec son épineuse question royale. Mais celle-ci n’est qu’en filigrane de ce roman policier.
Alain Berenboom débute avec ce Péril en ce royaume une trilogie qui fait revivre les balbutiements de la Belgique après la guerre : la question royale et les rivalités socialo-communistes, il est suivi de la problématique de la colonisation avec Le roi du Congo pour se terminer avec un roman qui aura pour cadre l’immigration italienne. Toujours avec le détective privé Michel Van Loo, roman policier oblige.
Michel Van Loo se démène péniblement, tant bien que mal et plutôt mal que bien, pour résoudre deux énigmes : un vol suspect chez Violette Delporte et une disparition inquiétante, celle de Yann Beigelbrot. Michel Van Loo, détective privé, représente l’anti-héros parfait. Heureusement qu’il est adroitement secondé par Anne, la shampooineuse, et Fedérico son patron figaro. Autour de ce petit monde gravitent d’autres personnages hauts en couleur comme les frères syndicalistes Motta et Hubert le pharmacien réfugié juif polonais.
Ce roman d’Alain Berenboom comble d’aise le lecteur, car il retrouve la truculence surréaliste du Belge, les accents marolliens des ketjes de Bruxelles, l’intrigue policière qui tient en haleine avec les rebondissements inattendus. Le tout beigne dans l’humour de l’auteur qui ne se prend guère au sérieux à l’image de son antihéros tellement sympathique Michel Van Loo.
Ddh - Mouscron - 83 ans - 16 février 2009 |