Jimmy the Kid
de Donald Westlake

critiqué par Amanda m, le 15 février 2008
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Méfiez vous des gosses de riches!
Dortmunder est un truand à la p’tite semaine. Les coups foireux, c’est sa spécialité. Oh, c’est pas qu’il prépare mal ses coups, non, c’est plutôt qu’à chaque fois, y’a un truc qui cloche : un doberman qui surgit là où il devait y avoir un caniche nain, une cargaison qui est au troisième étage alors qu’on lui avait dit deuxième... Alors, quand son copain Kelt vient lui parler d’un roman de Richard Stark dans lequel le parfait kidnapping est décrit point par point et qu'il n'y a qu'à faire pareil, il se dit que, peut-être, cette fois la chance a tourné et qu’il va enfin pouvoir se faire un bon p’tit magot. Et profiter de la vie, bien pépère à l'abri du besoin.

Le souci, c’est que Kelt, il ne vaut pas mieux que lui, mais bon, après tout, si les ravisseurs du bouquin ont réussi leur coup, pourquoi pas eux, puisque tous les détails sont donnés et qu'il suffit de les suivre à la lettre ?

Avec leurs complices Murch, M’man Murch et May ils réfléchissent aussi intensément que leurs petits neurones le leur permettent et décident d’enlever Jimmy Harrington, le fils d’un très riche avocat new-yorkais.

On suit le bouquin à la ligne et hop ! On se tire avec 30 sacs chacun…



Ah si tout pouvait être aussi simple que dans les bouquins….

C’est qu’il est délicieux, ce petit polar qui n’a de polar que le nom ! Voilà une bande de Pieds Nickelés bien bêtes et bien naïfs qui se piquent de jouer les Clint Eastwood !

C’est bourré d’humour, ce scénario à la Groucho Marx ! Une bande de gros bêtas imagine monter le coup du siècle et se tirer comme ça, la gloire en plus ?! Le problème c’est que les gosses de riches, à New York, ils sont plutôt malins ! Surtout après 4 ans d’analyse pendant lesquels ils ont roulé leur psychiatre dans la farine ! Rira bien qui rira le dernier !

Et puis, il y a plein d’autres personnages tout aussi truculents : du père qui ne peut s’empêcher de négocier la rançon parce qu’après tout, un gosse ou un procès, ça se négocie pareil, réflexe pavlovien. Les flics du FBI prêts à tout pour jouer les gros bras, le psychiatre éminemment perspicace qui voit tout sauf que son patient se fout de lui, et ces truands… ah, ce qu’on aimerait qu’ils s’en sortent, ces gentils méchants qui n’ont pas inventé la poudre !

Il y a des passages mémorables. Celui du rapt en premier lieu, parce que dans les livres il semblerait que les limousines pèsent moins lourd que dans la vraie vie ; celui par exemple où la conversation entre truands et flics se mue en discussion enflammée sur les soucis des chauffeurs de taxi exploités par les méchants syndicats new-yorkais ; la demande de rançon (je vous l’ai déjà dit, je sais, mais elle est vraiment comique !) ; l’intervention des policiers de la route qui ne supportent pas les grosse berlines de luxe, question de principe, les richards, y'a pas d'raison qu'ils échappent aux PV… bref,… c’est un roman drôle et croustillant comme un bon p’tit film de Bourvil.

Pour la petite histoire, Donald Witslake écrit également des romans sous le pseudonyme de Richard Stark… l’idée est excellente, de s’auto-plagier tout en l’avouant… et vous verrez à la fin que plagier n’est pas plagier, si on plagie la vraie vie…
eheh 8 étoiles

Dortmunder et sa bande sont sur un gros coup. Un kidnapping qui devait s'avérer infaillible. Seulement la théorie ne va pas s'appliquer. Des personnages burlesques et attachants, un enfant intelligent et bien plus malin qu'eux, un scénario déroutant.
Un livre vraiment divertissant.

Sincou - - 43 ans - 3 juin 2010