L'Île morte. Les Hauts Territoires
de René Zahnd

critiqué par Sahkti, le 4 décembre 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Conflits intérieurs
L'île morte ou la construction d'une tour de sept étages par August, conformément au rêve de son père. Son frère Henrik ne l'entend pas de cette oreille et organise la révolte. L'affrontement fraternel est sans pitié, surtout lorsque d'autres personnes s'en mêlent, comme Julie, la femme d'August et Carl, l'ouvrier. Face à l'utopie de l'accès au divin via l'architecture s'oppose la quête de révolte sociale. Chacun a ses idées.

Les Hautes territoires ou le respect d'un ordre qui paraît éternel, immuable. Un gouverneur qui maintient tout en l'état, sa femme qui se perd dans la prière et leur domestique qui vit étouffée par le poids des fantômes. Arrive un jour Tankred, un jeune homme qui va tout bouleverser.

Dans ces deux textes, différents en style et dans la trame des récits se retrouve un point commun: celui de la lutte contre quelque chose qui paraît inamovible. Que ce soit la quête révolutionnaire ou la rupture de l'inertie, chaque personnage doit se battre non seulement contre les autres mais également contre lui-même et ses propres convictions. Avec en filigrane la peur de l'inconnu, le besoin de changement assorti à la crainte de voir tout de même ceux-ci se produire.
L'écriture de René Zahnd est légère, agréable et très vive; elle se prête bien à ces récits de destinées figées, car elle leur insuffle un dynamisme qui pousse progressivement à l'affrontement avec l'évolution inéluctable de toute société.