Caroline et Monsieur Ingres
de Gaston Compère

critiqué par Sahkti, le 23 novembre 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Vie d'un tableau
En 1914, Ingres a signé un superbe portrait de Caroline Murat, Reine de Naples, en pied et vêtue de noir, majestueuse. Avec la baie de Naples quelque part dans le lointain.
Un portrait qui disparaît peu de temps après, en même temps que le couple: Murat est exécuté et sa femme Caroline Bonaparte prend la fuite. Plus de traces, il sombre dans l'oubli jusqu'au début des années 90.

Dans ce roman, le lecteur se retrouve face à Jean-Auguste-Dominique Ingres, peintre exigeant et rigoureux, soucieux de modernité mais aussi de classicisme, doté d'un caractère fort et d'une envie certaine de changement.
Un point de vue artistique confronté à Caroline Bonaparte, femme orgueilleuse et ambitieuse, calculatrice et séductrice.
Et entre les deux, un tableau qui a inspiré Gaston Compère, décidé à conter son histoire de l'intérieur, se glissant dans l'esprit de Ingres, créant des dialogues vifs et pétillants. Entre Ingres et Caroline, la rivalité côtoie la proximité, ils s'admirent et se surveillent l'un l'autre. Haa, ce satané ego...
J'ai eu plus d'une fois l'impression que Gaston Compère s'en était donné à coeur joie, libérant son imagination, donnant naissance à une histoire un peu folle qui emporte le lecteur sur son passage, tant elle est enrichissante, amusante et agréable à lire.
Une passion qui explique sans doute un brin de confusion de ci de là, la difficulté à tout le temps suivre le fil et s'y retrouver entre les narrateurs, mais peu importe, j'ai éprouvé un réel plaisir à lire cet ouvrage, bâti sur la même idée que "La Dormeuse de Naples" de A.Goetz.