Montagne magique (La)
de Jirō Taniguchi

critiqué par Sahkti, le 3 octobre 2007
(Genève - 49 ans)


La note:  étoiles
Pas tout à fait du manga, mais...
1967, Tottori au Japon. Ken'ichi est un petit garçon de onze ans dont la mère est gravement malade et doit être opérée. L'enfant reste avec sa petite soeur chez ses grand-parents pendant le temps de l'hospitalisation, la peur au ventre. Il est déjà orphelin de père.
A l'extérieur, il tente de mener une enfance normale avec ses copains. La petite troupe déambule au pied de la montagne magique, un endroit mystérieux qui abriterait d'étranges créatures et toutes sortes de démons. Il se dit que personne n'a jamais osé s'y aventurer.
Jusqu'au jour où en visitant le musée local d'histoire naturelle, Ken'ichi fait la connaissance d'une salamandre qui parle et lui demande de la sauver. En échange d'un voeu et en la ramenant au coeur de la montagne magique...

A cheval entre la BD dite occidentale et le manga, Tanigushi nous entraîne dans le sillage d'un conte pour enfants, flirtant entre écologie et bons sentiments. Si j'ai apprécié la douceur se dégageant de certaines images et de l'ambiance si particulière de cette montagne, j'ai déploré quelques raccourcis et sauts rapides d'un événement à l'autre, un peu comme si il manquait des pages dans l'album. C'est particulièrement vrai à la fin, où l'auteur survole allègrement les années en quelques cases pour arriver à son happy end.
Pas emballée plus que ça.
Un manga pour les jeunes de 7 à 77 ans 7 étoiles

Sans être très fan de mangas, je dois dire que j’ai trouvé certaines qualités et du charme à celui-ci. Peut-être est-ce dû au fait que l’auteur, comme il le dit en préface, s’est largement inspiré de la BD née dans nos contrées... La Montagne magique est donc en quelque sorte une première : une BD « à l’européenne », en couleurs et en grand format, avec une couverture cartonnée, réalisée par un Japonais. Donc plus tout à fait un manga, mais plutôt un croisement entre deux styles, entre deux cultures.

Ce conte moderne plaira aussi bien aux petits qu’aux grands, alliant le domaine du merveilleux à des préoccupations environnementales contemporaines. La montagne en question représente le refuge de l’enfance, avec ses tunnels, ses grottes et ses mystères, mais aussi celui des esprits de la terre, qui doivent entrer en contact avec un humain au cœur pur pour sauver le site de l’exploitation touristique et des dégâts que cela engendrerait. Pour ceux qui ont lu « Quartier lointain » du même auteur, on y retrouve le même univers, celui d’un Japon provincial dans les années 60. De la même façon, l’auteur y aborde des sujets douloureux (la maladie de la mère, le père décédé) mais allégés par la poésie et la tendresse présentes dans l’histoire.

Blue Boy - Saint-Denis - - ans - 4 mai 2013