Nôô
de Stefan Wul

critiqué par Clandestino, le 30 septembre 2007
( - 54 ans)


La note:  étoiles
Immersion profonde
Enfermé dans une institution psychiatrique, Brice nous livre sa vie. Fils d'ethnologues, élevé en Amazonie, il perd ses parents lors d'une expédition. Refusant leur mort, il part à leur recherche seul et s'égare aux confins d'un univers surréaliste.

Tenter de résumer l'intrigue de "Nôô" est une insulte à son auteur. Stefan Wul, au cours des quelques huit cent pages qui composent le roman, emmène son lecteur dans un monde phantasmagorique, étourdissant, et pourtant étrangement familier. Les paysages de Soror évoquent quelque contrée exotique que l'on se plairait à visiter, et les dérives des bouges candidiens ne sont pas sans rappeler, en filigrane, quelques passages mémorables des "Contes du Whisky" de Ray.

Déluge d'images, torrent de concepts, de néologismes alambiqués, déferlement de sensations éclatées jusqu'à en déchirer la trame, "Nôô" vous transportera au travers de trésors d'imagination. A l'instar d'un "Dune", vous ferez l'expérience d'une immersion profonde dont vous ne saurez vous détacher qu'à regret, alors que les brumes matinales de la jungle sororienne délieront leurs volutes derrière vos paupières closes, et que votre cerveau frissonnera sous l'effrayante caresse du nôô, véritable personnage principal de cette fresque cosmique !