un docteur irréprochable
de Damon Galgut

critiqué par Cuné, le 28 août 2007
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Homeland & conséquences
Franck Eloff, médecin blanc, attend depuis presque sept ans le poste de direction d’un hôpital. Sauf que tout est particulier, dans son histoire. L’hôpital est moribond, dans une capitale fantôme d’un ancien homeland en Afrique du Sud. Lui-même vit dans une sorte de torpeur, venu là pour fuir, entre autres l’échec de son mariage. Il est sous les ordres d’une noire, avec laquelle la communication passe selon des codes extrêmement précis. Déboule un jour Laurence Waters, venu effectuer son service social d’une année. Les deux hommes vont devoir partager la même chambre. Une amitié incertaine, basée sur la seule force de la cohabitation, débute. Mais Laurence est jeune, et déborde d’envie d’agir, de se sentir utile. Et lorsqu’on n’appréhende pas les tenants et aboutissants d’une situation politique tout, sauf simple, la meilleure volonté débouche souvent sur le pire…

La grande force de ce roman, c’est son atmosphère. L’apathie ambiante est contagieuse, les descriptions amères et puissantes, et on découvre en même temps que Franck que la frontière entre le jour et la nuit est mince.

Impossible à lâcher une fois commencé.
Un peu de Coetzee 6 étoiles

Sur la quatrième de couverture, il est précisé qu'Un docteur irréprochable a été salué par la critique comme un roman exceptionnel et lui a valu d'être comparé à J. M. Coetzee et à Graham Greene.
Il est vrai que l'on retrouve un peu la plume de Coetzee chez Damon Galgut, notamment par le déroulement de l'histoire, qui contribue à donner une atmosphère assez étrange, oppressante même.
Mais le récit en lui-même, sans dénigrement facile ou rapide, pourrait se résumer à cela : une atmosphère étouffante.
Presque tous les personnages constitutifs de ce récit ont des personnalités aussi fortes qu'ambiguës et contradictoires.


Un récit qui se lit très facilement, qui donne un aperçu de ce que peut être la vie dans les homelands, mais qui ne va pas assez loin dans l'approche de ses personnages, dont les contours sont bien dessinés, mais avec des traits de personnalité juste survolés.
C'est un peu dommage, même si j'en ai apprécié la lecture jusqu'au bout.

Didoumelie - - 51 ans - 3 septembre 2011