Une jeune femme, Londonienne prolétaire, écrit à Ben Laden après l’attentat du stade de football du 1er mai qui a incendié plus de 1000 personnes dont son mari policier-démineur et son fils de 4 ans. Elle a tout perdu et à partir de là, sa vie part complètement en vrille, en parallèle avec la ville qui perd la boule et vit sous le règne de la terreur. Ses seules connaissances sont Jasper Black, un voisin friqué avec qui elle s’envoyait en l’air pendant le match de foot et sa copine, Petra Sutherland, journaliste de mode aussi égocentrique que Jasper. Ces deux-là ont du mal à communiquer et se servent d’elle comme intermédiaire.
Le style est en concordance avec le personnage principal, dont le langage est assez ordinaire, à l’image de sa vie, qui se déroule entre des cuites, la musique gueulante des voisins, le stress de la pauvreté et une conscience aux limites très larges. Les virgules sont inexistantes et la ponctuation très réduite, ce qui veut peut-être donner une impression de débit très rapide, mais qui est parfois gênant et oblige le lecteur à relire deux fois certaines phrases pour comprendre. Par contre, la détresse de cette jeune femme est poignante, même si je ne me sens pas proche du personnage. En fait, Oussama n’est qu’un prétexte pour raconter son histoire, mais elle écrit principalement à elle-même pour exprimer son incompréhension face à la violence aussi généralisée, face à cette volonté de faire le mal à des gens qu’on ne connait même pas. Il se dégage de ce roman un grand sentiment de tristesse et de désarroi qui culmine dans des scènes surréalistes. A ne pas lire en période de déprime… Bref, un roman original, mais je trouve qu'il manque également d'une fin.
Pascale Ew. - - 57 ans - 21 janvier 2011 |