A bonne école
de Jean-Paul Brighelli

critiqué par CC.RIDER, le 15 août 2007
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Sauver l'école
Après avoir poussé un énorme cri d’alarme largement répercuté dans les médias dans sa « Fabrique du Crétin », Jean Paul Brighelli remet sur le métier l’ouvrage avec ce nouvel opus. Dans une première partie, il reprend de plus belle ses dénonciations. L’école, pervertie par technocrates et pédagogistes doctrinaires à la Meirieu ne peut et ne veut plus transmettre véritablement le Savoir, la Culture, l’ascenseur social est en panne, les jeunes dans le désarroi et tout le système proche de l’implosion. Heureusement, de-ci, de-là, des voix s’élèvent, des profs entrent en résistance et des collectifs se créent. (Tel celui de « Sauver les lettres »)
Dans le marasme actuel et la catastrophe annoncée, Brighelli trouve des raisons d’espérer ne serait-ce qu’avec cet instit’ qui continue à faire apprendre des poèmes de Victor Hugo à sa fille, élève de CE2… Depuis l’analyse légèrement tendancieuse de la « Fabrique du Crétin », Brighelli a peaufiné son discours et ses arguments et surtout renvoyé enfin dos à dos ultra-libéraux et crypto-communistes. Il propose maintenant des solutions pour remettre sur ses pieds une école qui fonctionnait encore très bien il y a une trentaine d’années. Et là se situe la grande force de l’ouvrage. Trop d’auteurs se contentent de faire des dénonciations apocalyptiques d’un système en complète faillite et déconfiture sans rien amener comme propositions de réforme. Brighelli, lui se jette à l’eau et annonce la couleur. Il faut réintroduire les notations, les redoublements, créer des groupes de compétence, individualiser les parcours, abolir cette aberration qu’est le tronc commun au collège, revoir de fond en comble la formation des maîtres, en finir avec les néfastes IUFM, la méthode globale instituée au début pour les handicapés, les diplômes dévalués (80% d’une classe d’âge décrochant le bac, quelle sinistre farce !), redonner ses lettres de noblesse à l’élitisme républicain qui nous a donné les Senghor, Pompidou ou Césaire pour ne citer que les plus célèbres et, entre autres, oublier cette « discrimination positive » qui n’est qu’injustice…
Autant dire un vrai programme « réactionnaire » !!! Mais n’est-il pas préférable de REAGIR que de se laisser aller passivement à toutes les monstruosités actuelles qui nous organisent, sous prétexte d’égalité des chances, un véritable retour, en toute innocence et en toute (fausse) bonne foi, à l’illettrisme, à l’inculture, à l’abrutissement de masse et surtout à la BARBARIE avec son inévitable cortège de violence…
Un livre salutaire, essentiel, indispensable. A lire et à faire lire de toute urgence par le plus grand nombre…