Les rescapés du Styx
de Jane Urquhart

critiqué par Sahkti, le 15 août 2007
(Genève - 50 ans)


La note:  étoiles
Aux racines de l'amour
Une tempête de neige emprisonne Andrew, qui perd peu à peu toute notion de la réalité. Et de la vie. Son corps est découvert par un artiste vivant au coeur de la forêt, Jérôme. Quelques mois plus tard, Sylvia, à la recherche de son amant disparu, pénètre dans ce territoire profond et dans le monde des souvenirs. L'occasion pour elle et Jérome de se plonger dans les traces de la famille d'Andrew, des entrepreneurs débarqués en Ontario pour y faire des affaires, tant dans les forêts que sur le fleuve.
Cette évocation finit par les rapprocher.

Jane Urquhart, à partir de l'arrivée de Sylvia à la recherche de l'homme qu'elle aime, entame une vaste fresque sur l'histoire industrielle, et aussi écologique d'une certaine manière, de l'Ontario au 19e siècle.
C'est tout un pan de l'histoire de cette région qui nous est contée, certes de manière très romanesque mais malgré tout intéressante. l'occasion de se familiariser, voire de s'immerger, dans le monde de ces travailleurs débarqués d'un peu partout pour y gagner de l'argent et qui ont dû apprendre à composer avec les éléments naturels. une anture qui inspire le respect, la crainte et aussi beaucoup d'amour, je trouve que Jane Urquhart décrit avec beaucoup de sensibilité (et une certaine tendresse) ces vastes espaces, ces forêts ténébreuses et ce fleuve pas si sage.
Elle crée un parallèle entre cette saga familiale qui s'étale sur des décennies et un récit plus personnel, intimiste, à eux vois, entre Andrew et Sylvia.
Une histoire plaisante, qui se laisse lire, même si ce n'est pas un chef-d'oeuvre littéraire à mes yeux, en raison notamment de certaines longueurs et d'un ton parfois trop romantique à mes yeux.